Je viens de repartir dans les Etoiles! Entendons nous bien: je mes suis replongé dans mes albums d’Etoiles de Paris, et j’en ai éprouvé tant de plaisir, que l’envie m’est venue d’essayer de vous faire partager mon enthousiasme pour une collection qui sort des sentiers battus, et qui, pour autant, n’est pas onéreuse, si on s’en tient à sa forme de base. Elle a un attrait majeur, celui de la facilité, du moins dans son état primaire, et on peut la « boucler », car il est relativement aisé, moyennant un prix modique, de trouver chez les amateurs ( par amateurs, j’entends les mordus de ce genre de collection), les trente neuf étoiles représentant les bureaux de poste de Paris à la fin du siècle dernier.
Les Etoiles de Paris.
Mais débutons par le commencement, et faisons un rapide historique des dits bureaux: Sans remonter au déluge, prenons un point de départ, tout à fait arbitraire, le 1er septembre 1791, par exemple. A cette date, l’Administration des postes est régie par un nouveau règlement, édicté par le roi Louis XVI, en date du 29 août 1790. Pour Paris, les distributions se font à partir de treize bureaux,, dont quatre dans la « Maison des Postes », ancêtre du Bureau central, et neuf dans la capitale.
Certains de ces derniers sont situés dans des rues aux noms savoureux, comme la rue de la Limace, bureau qui dessert les quartiers du Palais, de la Cité et des Halles, à peu près, l’actuel 1er arrondissement.
Au fur et à mesure des besoins, d’autres bureaux sont crées, auxquels viennent s’ajouter des bureaux supplémentaires, ce qui porte leur nombre à trente-neuf. Mais ce n’est qu’a partir de septembre 1863 qu’ils entrent dans le droit commun: à cette date, on attribue aux bureaux de Paris, un cachet en forme d’étoile, avec, au centre de celle-ci, un chiffre différent pour chaque bureau, ainsi qu’un timbre à date, qui remplaceront les losanges avec lettres dont ils avaient été dotés en 1852.
Voici la liste de ces Bureaux, à laquelle on peut se référer pour une collection de base:
N° de l’Etoile. | Nom du bureau figurant sur l’oblitération. | Ancienne référence. |
Etoile N°1 | Place de la Bourse | Ex Losange J |
Etoile N°2 | Rue Saint Lazare | Ex Losange K |
Etoile N°3 | Place de la Madeleine | Ex Losange E |
Etoile N°4 | Rue d’Enghien | Ex Losange D |
Etoile N°5 | Boulevart Saint Martin | Ex Losange CS3 |
Etoile N°6 | Sénat | Ex Losange L |
Etoile N°7 | Rue des Vieilles Haudriettes | Ex Losange C |
Etoile N°8 | Rue d’Antin | Ex Losange JS |
Etoile N°9 | Rue du Faubourg Saint Honoré | Ex Losange ES1 |
Etoile N°10 | Petite rue du Bac | Ex Losange FS |
Etoile N°11 | Rue de l’Echelle | Ex Losange N |
Etoile N°12 | Boulevart Beaumarchais | Ex Losange B |
Etoile N°13 | Hôtel de ville | Ex Losange AS |
Etoile N°14 | Rue du Faubourg Saint Martin | Ex Losange DS |
Etoile N°15 | Rue Bonaparte | Ex Losange G |
Etoile N°16 | Rue Neuve Bourg l’Abbé | Ex Losange CS2 |
Etoile N°17 | Rue Tirechappe | Ex Losange A |
Etoile N°18 | Rue de Londres | Ex Losange KS2 |
Etoile N°19 | Rue d’Angoulême du Temple | Ex Losange CS |
Etoile N°20 | Rue Saint Dominique-Saint Germain | Ex Losange F |
Etoile N°21 | Rue Saint Antoine | Ex Losange AS2 |
Etoile N°22 | Rue du Helder | Ex Losange KS |
Etoile N°23 | Rue du Faubourg Saint Antoine | Ex Losange BS1 |
Etoile N°24 | Rue de Cléry | Ex Losange DS2 |
Etoile N°25 | Rue de la Harpe | Ex Losange HS3 |
Etoile N°26 | Gare du Nord | Ex Losange DS3 |
Etoile N°27 | Rue Saint Dominique-Gros caillou | Ex Losange FS2 |
Etoile N°28 | Rue Cardinal Lemoine | Ex Losange H |
Etoile N°29 | Rue Mouffetard | Ex Losange HS2 |
Etoile N°30 | Boulevart Mazas | Ex Losange BS2 |
Etoile N°31 | Corps Legislatif | Ex Losange M |
Etoile N°32 | Rue de la Sainte Chapelle | Ex Losange AS3 |
Etoile N°33 | Gare d’Orléans | Ex Losange HS4 |
Etoile N°34 | Rue de Chaillot | Ex Losange ES2 |
Etoile N°35 | Salpétrière | Ex Losange HS1 |
Etoile N°36 | Boulevart du Prince Eugène | |
Etoile N°37 | Boulevart Malesherbes | |
Etoile N°38 | Rue des Feuillantines | |
Etoile N°39 | Rue des Ecluses Saint Martin |
On notera qu’a l’époque « Boulevart » s’écrivait avec un T.
Courrier du 21 janvier 1868 avec Etoile de Paris N°7 -Rue des Vieilles Haudriettes.
Les Etoiles seront supprimés en mars 1876, mais beaucoup de bureaux continueront à les utiliser jusqu’en 1877 (ou en trouve même en 1879).
Voici donc une collection de basequi je le répète, ne comporte pas beaucoup de difficultés. Mais c’est maintenant, alors que vous avez pu réunir les trente-neuf lettres portant les 39 étoiles, ou les trente neuf timbres détachés ( ce qui est encore plus facile), que vous les avez disposés avec amour dans un album, que la situation se complique, car vous êtes pris par le virus de la recherche.
Car la plupart des bureaux ont changés de nom, sans changer d’adresse, d’autres ont changés d’emplacement en gardant le même chiffre. De sorte que, au lieu de 39 bureaux initiaux, il vous en faudra trouver 67, dont certains très rares ( entendez très chers), comme le célèbre « Salpétrière ».
Alors, chers amis, restez-en à la collection de base, en y ajoutant, si vous êtes très vicieux, les variétés d’étoiles: étoiles tronqués improvisées, petits logements, grands logements, étoiles évidées, chiffres accidentés, et j’en passe….
Quelques variétés d’Etoiles de paris.
Nous voici loin de la collection de timbres? Pas du tout, car tout ces cachets oblitèrent un nombre relativement restreint de timbres, mais dont les variétés se prolongent à l’infini, ne serait-ce que le 20 centimes bleu, numéro 14 du catalogue. Mais ceci est une autre histoire, comme dirait R. Kipling, ou, bien plus tardivement, et très humblement, votre serviteur.