L’histoire raconte que c’est un moine Bénédictin, Dom Pérignon (1638-1715) qui perfectionné le bouchage des vins de champagne, à une époque où les bouteilles étaient bouchées avec des chevilles de bois garnies d’étoupe imbibée d’huile et cachetées à la cire en remplaçant la cheville par un bouchon de liège et une ficelle de chanvre pour le maintenir. Mais ce n’est que bien plus tard que les capsules de champagne également appelée plaque de muselet verront le jour.
Cette petite rondelle métallique maintenue par un fil de fer qui coiffe le bouchon lorsque la bouteille est fermée est connue depuis le 5 juillet 1844, date d’un brevet auprès du Ministère de l’Agriculture, déposé par Adolphe Jacquesson, négociant de Châlons-en-Champagne qui cherchait un moyen de rendre le bouchon plus résistant alors que les muselets en fil de fer commençaient à remplacer ceux en cordes de chanvre. Cette pièce est destinée à protéger le bouchon car sans elle le liège dont sont fabriqués les bouchons seraient cisaillés par les fils en métal sous l’effet de la pression des gaz contenus dans la bouteille; le bouchon ne serait plus parfaitement étanche, compromettant la qualité du précieux liquide à bulles.
Adolphe Jacquesson (1800-1876) est l’inventeur de la capsule métallique et du muselet pour le bouchage des bouteilles de Champagne. Ce brevet permettait ainsi d’assurer une meilleure étanchéité au bouchon de liège. Exit donc les fuites dues à la pression du gaz. Révolutionnaire pour l’époque, ces plaques qui possédaient toutes un aspect pratiquement identique ont été par la suite estampée « champagne ». Puis dans le courant du XXème siècle, les producteurs ont pris de plus en plus l’habitude de personnaliser les capsules de leurs bouteilles: c’est en effet l’objet idéal pour servir de vecteur publicitaire. Dès lors les muselets sont donc devenus très prisés des collectionneurs. Les muselets sont ainsi passés d’un simple outil technique à un objet de collection.
Qu’elle soit peinte à la main ou sérigraphiée, plaquée en argent, en or, ou laissée brute en vieux fer d’époque, la capsule de bouteilles de champagne ou plaque de muselet est un objet de collection.
Le collectionneur de « capsule » ou « muselet » est appelé placomusophile. La placomusophilie est le fait de collectionner les plaques de muselet. Ce terme fut trouvé par Claude Mailliard, à Vertus, dans les années 1980 puis le guide Lambert reprit le nom ainsi que les collectionneurs et la presse spécialisée. Nombre de collectionneurs se cantonnent aux plaques de champagne (plus connues et les plus renommées en France) mais toutes les capsules situées au sommet du bouchon d’une boisson effervescente : champagne, mousseux, crémant, bière, et autres boissons à bulles entre dans le giron de cette collection. Il existerait aujourd’hui environ 40 000 rondelles de métal différentes, dont les plus rares valent plusieurs milliers d’euros.
Champagne !!!! Bonne collection de muselets. Aujourd’hui la collection de plaques de muselet a le vent en poupe et cette petite rondelle métallique qui domine le bouchon vaut parfois plus cher que la bouteille. Pour en connaître la cote de ces muselets de champagne, les collectionneurs se réfèrent à différents ouvrages, notamment le Lambert et le Cap’s. En parallèle à la Placomusophilie, il y a la collection des étiquettes qui porte le nom d’Oenographilie.