Le 6 juin 1944, Jour J ou encore D-Day, c’est le débarquement Allié en Normandie. D’immenses moyens avaient été concentrés en Angleterre depuis 1942 pour la préparation d’un débarquement en Europe occidentale qui allait devenir l’opération amphibie la plus importante de tout les temps. Cette opération surnommé Overlord fut décidé à la conférence de Casablanca, le 24 janvier 1943 après de longue tractations entre les Alliés malgré les réserves de Churchill plutôt partisan d’une offensive dans les Balkans. Objectif: percer le mur de l’Atlantique et ouvrir un nouveau front en Europe.
Le commandement suprême a Londres en février 1944: Marshal Sir Arthur Tedder, Eisenhower, Géneral Sir Bernard L. Montgomery; Maj. Gen. Omar N. Bradley, Amiral Sir Bertram Ramsay, Air Chief Marshal Sir Trafford Leigh-Mallory et Lt. Gen. Water Bedell Smith.
Malgré une distance de traversée plus longue, la côte normande au sud de la Seine fut choisie comme lieu de débarquement, d’une part parce que les conditions naturelles étaient plus favorables (plages suffisamment vastes et à la géologie adéquate) et qu’on pouvait y espérer surprendre l’adversaire, qui attendait un débarquement dans le Pas de Calais ( grâce à l’opération Fortitude qui fut le nom de code donné à l’opération de désinformation et d’intoxication montée par les Alliés pour tromper les Allemands sur la date et surtout le lieu du débarquement).
Après d’intenses bombardements préparatoires par la RAF et l’US Air Force que ce soit en France ou en Allemagne, sur les objectifs militaires et les voies de communications et malgré un très mauvais temps le débarquement a lieu le 6 juin 1944 sous la supervision du général américain Eisenhower nommé commandant suprême des forces expéditionnaires alliés en décembre 1943. C’est le début d’une des plus vaste actions militaires de la guerre : l’opération Overlord. Cette opération qui étroitement coordonnée avec la résistance française fut préparée dès le mois de janvier 1944 par la concentration et l’entrainement de 3 500 000 hommes en Angleterre ainsi que la construction de matériel amphibie considérables fut facilitée par les divergences du commandement allemand et permit la libération de la France et la défaite de l’Allemagne; certains comme le Maréchal Rommel (responsable du mur de l’Atlantique), pensaient que la bataille décisive aurait lieu sur les plages, mais d’autres, comme Von Rundstedt (supérieur de Rommel), pensaient, et avec eux Hitler, qu’il fallait maintenir les divisions blindés en arrière du front et écraser ensuite les têtes de pont qui se seraient constituées. En outre, cela permettait d’éviter le risque de tomber dans le piège d’un premier débarquement qui ne serait qu’une diversion. Cette erreur du commandement allemand permit à cette offensive alliée de réussir, certes avec des pertes considérables, mais malgré tout, plus facilement que prévu.
La date du débarquement à été fixée en fonction de paramètres précis : il doit se dérouler à l’aube, la mer doit être à mi-marée et ce jour doit être un jour de pleine lune pour faciliter l’opération aérienne. Peu après minuit commence les parachutages américains sur le département de la Manche, dans le secteur de Sainte-Mère-Église et Carentan ainsi qu’a l’est, dans le département du Calvados et à partir de 5h50 du matin, les batteries côtières allemandes sont pilonnées par l’artillerie lourde de centaines de navires d’escadre et par une vague d’assaut aérienne. Dans la nuit du 5 au 6 juin, 300 dragueurs s’approchent des côtes françaises et préparent l’accès à cinq plages normandes: Saint-Martin-de-Vareville, Saint-Laurent-sur-Mer, Arromanches, Courseulles et Ouistreham.
Puis à partir de 6h30, une armada de 4000 péniches déverse 110 000 hommes et des engins de terrassement pour neutraliser les défenses des plages allant de Vareville à Ouistreham: casemates enterrées, renforcées par des batteries d’artilleries lourde et des ceintures de mines.
( ces défenses de plages dénommées « Hérissons Tchèques » avaient pour rôle de détruire les engins de débarquement)
Les Américains débarquent sur les secteurs de Utah et d’Omaha Beach, nom de code des plages du Cotentin Sud et de la pointe du Hoc ; les Anglais et les Canadiens, appuyés par deux unités belge et française (avec les 177 Français du commando Kieffer), se rendent maîtres des secteurs de Gold, Juno et Sword Beach (Arromanches, Courseulles et Lion Sur Mer). Malgré une résistance très farouche de la défense allemande (pendant quelques heures la réussite du débarquement est même remise en cause) leurs contre-attaques seront repoussées les unes après les autres et au soir du jour le plus long, les têtes de pont sont assurées d’Utah à Sword Beach. Quelque 160 000 hommes et 22 000 véhicules sont à terre.
Pendant plusieurs jours, Hitler refuse l’envoi de renforts en Normandie, dont l’acheminement sera ensuite ralenti par la résistance et les bombardements alliés. En quatre jours 300 000 soldats alliés sont débarqués en Normandie et en quelques semaines ce seront pas moins de 850 000 hommes et leur matériel (plus de 180 000 véhicules et 650 000 tonnes de matériel) qui fouleront les plages normandes après avoir réduit au silence les redoutables défenses du mur de l’Atlantique. Un gigantesque port artificiel préparé depuis les côtes anglaises(16 km de jetées flottantes) est monté de toute pièces à Arromanches pour débarquer en Normandie le matériel lourd et les blindés ; un pipeline est construit depuis l’Angleterre pour l’approvisionnement en essence et est déposé au fond de la Manche.
Mais les alliés s’enlisent dans la boue et le bocage, fantassins en première ligne et Allemands en embuscade dans les chemins et derrière les haies: il faudra près de deux mois de combats acharnés pour que le front allemand soit percé par les Américains. Alors que les plans alliés prévoyaient une progression rapide (L’opération Overlord misait sur une libération de la Normandie en moins d’un mois), ils se heurteront donc à une farouche résistance allemande qui ne fléchira que le 12 août, après l’encerclement et la réduction des poches de Mortain et de Falaise. La bataille de Normandie fut une hémorragie pour l’armée allemande: elle laissera en Normandie 240.000 morts et 210.000 prisonniers. Les pertes des forces Alliés dans la bataille sont de 210 000 tués ou blessés : 37 000 tués, 154 000 blessés et 19 000 disparus. De nombreux combattants reposent à jamais sur le sol normand dans les cimetières militaires (alliés ou allemands). Mais il ne faut pas oublier les civils qui malgré les tracts largués par l’aviation alliée, refusaient souvent l’évacuation, préférant rester à proximité de leurs biens et qui payeront eux aussi un lourd tribu (20 000 morts) lors de cette bataille de Normandie qui fut incontestablement une bataille décisive de cette seconde guerre mondiale.