COLOMBES: LA REINE HENRIETTE

Qui est la Reine Henriette?

Troisième fille d’Henri IV et Marie de Médécis elle est née le 25 novembre 1609. Elle sera la tante de Louis XIV. Henriette Marie de France n’était pas encore âgée de seize ans lorsqu’elle épousa, le 22 juin 1625, le prince de Galles(Charles Ier), roi d’Angleterre. Louis XIII n’avait consenti à ce mariage que sous la réserve expresse d’une dispense pontificale et d’une convention qui garantissait à sa soeur le libre exercice de la religion catholique. En 1642 La guerre civile éclate en Angleterre qu’elle fuit en 1644 pour la France. En 1649 le roi fut exécuté pendant la révolution Anglaise. En 1657 elle acheta le château de Colombes à Basile Fouquet, frère du surintendant grâce a une somme qui lui est versée par Anne d’Autriche sa belle-sœur . Le fils de la Reine Henriette fut appelé sur le trône en 1660 et régna sur l’Angleterre, l’Écosse et L’Irlande sous le nom de Charles II. En 1665 elle décida de ne plus quitter Colombes car elle est entourée de domestiques (cuisiniers, jardiniers, marmitiers, valets de pieds et de chambre). Son neveu Louis XIV qui aimait et estimait sa tante lui rendait plusieurs visites et la consultait sur tout ce qui touchait les affaires de la France. Elle mourut le 10 septembre 1669 d’une grave infection pulmonaire et des effets d’un narcotique trop généreusement administré. Son corps fut inhumé a Saint Denis et Bossuet prononça son éloge funèbre.

Le château de la Reine Henriette

On ne connaît pas la date de la construction du château. Il était entouré d’un jardin de trois hectares. Il a appartenu au sieur Barbot en 1636. C’est la rue Barbot qui fut baptisée la rue Reine Henriette en 1818. La Reine Henriette avait les poumons fragiles et « l’air de Colombes » lui était excellent pour sa santé. Le château fut démoli en 1846.

Le château de Colombes, dont il ne subsiste aucun vestige, est au début du XVIIe siècle une vaste maison de campagne appartenant au conseiller d’État, Pierre de Camus. Celui-ci s’adjoint les services du peintre de la cour Simon Vouet qui compose un magnifique plafond peint représentant L’Alliance de Bacchus avec Vénus et les Amours, peinture qui se trouve actuellement au château des Lions à Port-Marly. En 1656, la propriété est acquise par Basile Fouquet, frère du surintendant des Finances de Louis XIV qui la cède un an plus tard à Henriette-Marie de France (1609-1669), reine d’Angleterre, fille d’Henri IV et veuve de Charles Ier d’Angleterre. Reine catholique d’un pays anglican, Henriette est peu appréciée des Britanniques. Plusieurs révoltes mènent rapidement l’Angleterre à la guerre civile qui se solde par la victoire d’Oliver Cromwell, la condamnation à mort et l’exécution du roi Charles Ier en 1649. Réfugiée en France depuis 1648, la reine Henriette va passer une grande partie de son temps à la cour et dans son château de Colombes. Elle fait néanmoins un voyage en Angleterre en 1660 pour assister au couronnement de son fils, Charles II. De retour à Colombes elle achète un domaine voisin de sa propriété, nommé le “ Petit château d’en-bas ”. Lorsque la guerre éclate entre la France et l’Angleterre, Henriette veut mettre fin à ce conflit qui oppose son neveu Louis XIV et son fils Charles II. Elle organise en son château de Colombes plusieurs entrevues et conférences qui contribuèrent à la paix de Bréda de 1667. Henriette de France s’éteint deux ans plus tard à Colombes où elle est inhumée dans son caveau du château. Son corps n’y demeure que quelques jours avant d’être transféré sur ordre de Louis XIV à Saint-Denis.

Après être resté la propriété de la famille royale, puis celle de hauts dignitaires, le château de Colombes devient le bien, en 1775, du fermier général et comte M. de Verdun. Celui-ci fait de son château un lieu où se côtoient artistes, hommes de lettres et industriels. Il réunit sa propriété au “ Petit château d’en-bas ”, qui depuis Henriette de France avaient été séparés. D’une grande générosité, le comte de Verdun est un personnage aimé des Colombiens. Lorsque la Convention entreprit d’exécuter tous les anciens fermiers généraux, la population se mobilise pour soutenir Verdun. Une supplique collective est alors signée par le maire, le curé et une centaine de notables qui obtiennent ainsi l’acquittement du comte de Verdun. Lorsque celui-ci meurt en 1822, la municipalité accorde une concession à perpétuité pour sa dépouille et s’engage à entretenir sa tombe.