La révolution des transports est déclenché à la fin du 19ème siècle par le le développement du moteur à explosion. En 1895, Louis Seguin jeune ingénieur de 26 ans de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures et son frère Laurent Seguin achètent la licence de moteurs à pétrole Gnom pour bateaux à la firme allemande Motoren Fabrik Oberursel et ouvrent une usine de 300 m2 sur le quai du Petit-Genevilliers. Fabriquant d’abord des moteurs pour bateaux puis des moteurs pour automobiles Louis Seguin et son frère Laurent fondent le 6 juin 1905 la » Société des moteurs Gnome « . L’atelier de leur début devient l’usine « Gnôme » et les frères Seguin se lancer dès 1907 sur un nouveau créneau : le moteur en étoile rotatif pour aéroplane. Ce moteur Gnome à la particularité d’avoir un vilebrequin fixe (c’est le châssis moteur qui tourne autour).
La société Gnôme et Rhône deviendra en 1945 la Snecma.
Le moteur Gnome fait décoller l’aéronautique. Après quinze mois de développement, leur premier modèle de moteur tourne dès 1909. C’est le moteur Gnome Omega à 7 cylindres qui pèse 75 kg et délivre une puissance de 50 ch. Ce moteur permet à Henri Farman de dépasser les 100 km/h et de battre le record du monde de distance et de durée ( 180 km en 3h15) dès 1910 sur son avion le Henri Farman III. Ce moteur sera construit à plus de 1 700 exemplaires en France mais aussi sous licence en Allemagne, Suède, Grande-Bretagne, Etats-Unis et en Russie. L’année 1910 commence mal. La Seine qui est en crue sort de son lit le 21 janvier et une bonne partie de Paris est inondé. L’usine Gnome du Petit-Gennevilliers aussi. La production des moteurs est stoppée pendant trois semaines. Le même scénario se reproduira en 1911. En 1911, la Société des moteurs Gnome remporte près de 75 % des victoires et records dans les meetings aériens, et ce quel que soit l’avion.
Vue du 1er moteur rotatif de la Société des Moteurs Gnome paru dans La Revue de l’Aviation du 15 novembre 1908.
Le 12 janvier 1915, la société Gnome absorbe la société « Le Rhône » formant ainsi la société des moteurs « Gnome et Rhône ». Cette société produira pendant la Première Guerre mondiale 25 000 moteurs et plus 75 000 moteurs sous licence. Louis Seguin décède le 7 janvier 1918.
En 1945, Gnome & Rhône n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est le 29 mai 1945 au lendemain de la seconde guerre mondiale qu’est crée la Snecma par nationalisation ( regroupement de « Gnôme et Rhône » et de « Moteur Renault » et d’autre sociétés moins connues « Moteurs Lorraine » et « Régnier et Gemhl »). L’acronyme « SNECMA » signifie « Société Nationale d’Etude et de Construction de Moteurs d’Aviation ».