Le 19 décembre 1965, le général de Gaulle, Président sortant, est réélu Président de la République pour 7 ans. En tête de cette première élection au suffrage universel direct depuis 1848, il l’emporte avec 55,20 % des voix face à François Mitterrand. Le Président est désormais désigné par l’ensemble du peuple et non plus par la classe politique. C’est lors de cette élection que les candidats s’adressent pour la première fois directement à la population, grâce à la télévision qui leur attribue le même temps de parole. Cette victoire de Charles de Gaulle est d’autant plus éclatante que le suffrage universel, à présent direct, lui donne la forme d’un plébiscite. Quatre ans plus tard, suite au rejet par référendum de sa réforme du Sénat, il démissionne et quitte la vie politique.
L’élection du président de la République au suffrage universel direct est considérée aujourd’hui comme la principale caractéristique de la Vème République. Pourtant celle-ci ne figurait pas dans le texte originel de la Constitution de 1958. C’est une révision constitutionnelle adoptée par référendum qui l’a introduite dans la Constitution. Cette réforme, le général de Gaulle l’a proposée aux Français dans une allocution radio-télévisée le 20 septembre 1962 : « …en vue de maintenir et d’affermir dans l’avenir nos institutions vis-à-vis des entreprises factieuses, de quelque côté qu’elles viennent, ou bien des manœuvres de ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, voudraient nous ramener au funeste système d’antan, je crois donc faire au pays la proposition que voici : quand sera achevé mon propre septennat, ou si la mort ou la maladie l’interrompait avant le terme, le président de la République sera dorénavant élu au suffrage universel. Sur ce sujet, qui touche tous les Français, par quelle voie convient-il que le pays exprime sa décision ? Je réponds par la plus démocratique, la voie du référendum« . Le 28 octobre 1962 , les Français adoptent la réforme par référendum avec 62 % de oui.