Son inventeur, Eugène Daguin, est né en 1849 à Cours-Les-Barres dans le Cher. Après des études à l’école des Arts et Métiers de Châlons-Sur-Marne, il s’installe comme technicien à Paris. Un règlement du ministère des postes de mars 1876, enjoignant aux postiers d’apposer sur chaque lettre deux timbres à date (TAD), l’un sur le timbre l’autre sur le pli pour l’annulation des timbres poste, incita l’administration à mécaniser cette opération car cette pratique entraîne une perte de temps considérable dans le traitement du courrier à acheminer. Dés 1881 Eugène Daguin, s’intéresse à la mise au point d’une machine semi- automatique à timbrer les lettres et le 12 septembre 1881 il dépose sous le numéro 143668, un brevet d’invention pour une « machine à timbrer et oblitérer les lettres postale ». Perfectionnée a plusieurs reprises, cette ébauche est mise à l’essai en mars 1883. Enfin le modèle définitif est prêt. Le 4 mai 1884, Albert COCHERY ministre des Postes adresse un rapport annonçant la mise en service prochaine d’un appareil, qui bientôt ne fut plus connu, que son le nom de son inventeur. « Des essais nous donnent l’assurance que le timbrage mécanique des correspondances fonctionnera à bref délai ». La première machine à oblitérer le courrier est mise en service le 5 juin 1884 à la recette principale de Paris (bureau PARIS DEPART). La revue administrative, écrit le 5 aout 1884: « le timbrage mécanique des correspondances donnant des résultats très satisfaisants, va être étendu successivement dans les divers bureaux de poste importants ». La réussite est totale malheureusement Eugène Daguin meurt quatre ans plus tard en 1888 à l’âge de 39 ans.
Machine a oblitérer Daguin: cette machine conçue pour frapper sur les plis deux empreintes à la fois permet la mécanisation de l’oblitération de ceux-ci. Elle est constitué par d’un système culbutant permettant aux deux cachets de cuivre de se ré-encrer automatiquement à chaque remontée. Grâce à cette nouvelle machine les postiers passent de 1000 à 3000 lettres/heure. Commercialisé par la société Blétry frères c’est une machine à oblitérer coup par coup comportant un bras articulé. L’employé qui l’utilise doit présenter les plis et actionner le bras de la machine pour apposer l’oblitération sur les plis. Elle était destiné et utilisée, en raison de son débit important, pour oblitérer, les lettres et cartes simples à expédier.
Oblitération Daguin jumelée type 84. Deux timbres à date jumelée de type identique, d’entraxe 28mm entre les cercles et des différences entre les deux sont apposé sur le pli et caractérisent le DAGUIN jumelé: le premier oblitère le timbre-poste et le second laisse une preuve lisible de la date. Selon Daguin le trait pointillé inférieur permettait de ne pas alourdir l’oblitération.
Autant cette machine convient aux bureaux de petite et moyenne importance, autant elle s’avèrent inadaptée dans ceux ou le flux de courrier est considérable. Dans le début des années 1900, celle-ci commence donc à être délaissée au profit des machines électriques plus rapides, mais connaîtra un regain d’usage dans les années 1920 pour apposer des cachets publicitaires en remplaçant le deuxième cachet oblitérant par un autre de forme carré de 27mm de côté et qui sert de support aux premières publicités touristiques.
Le journal officiel des 16 et 17 aout 1923, publiera un texte qui va donner naissance aux flammes. Cette évolution de la première machine Daguin est constituée d’un bras articulé sur lequel on monte une couronne ordinaire de timbre à date et un cadre contenant un texte ou une illustration. On peut ainsi trouver des lignes ondulées encadrées ou non. Le texte des publicités qu’on trouve sur ces oblitérations, parfois rehaussé d’une illustration peuvent être d’un grand intérêt pour de nombreuses collections thématique. Elles vantent le climat, les monuments et autres produits du cru des stations balnéaires et côtières. Cette machine simple et robuste, donnant un excellent rendement, restera en service jusqu’en 1967.Une des dernières « Daguin » connue était en service au bureau de l’Epine (Marne). Son ultime frappe identifiée porte la date du 28 juillet 1967.
101 ans après sa mise en service, le 18 mars 1985, le timbre de la Journée du timbre représente une machine à oblitérer Daguin.