Depuis des décennies, on reconnait le père Noël, aussi appelé papa noël ou bonhomme noël au fait qu’il descend du ciel à bord de son traineau tiré par des rennes, avec des jouets par milliers à distribuer aux enfants du monde entier pendant la nuit de Noël du 24 au 25 décembre. Celui-ci à t il toujours existé? D’où vient cette tradition et y t’il un père noël dans chaque pays? ou habite t il? On l’appelle Santa Claus aux États-Unis en Australie, Weihnachtsmann en allemand, Noël Baba en Turquie, Baba Noël en Égypte, en Irak ou en Iran, Saint Basile en Grèce, Viejito Pascuero au Chili ou encore Yule lads en Islande. En Russie, le père Noël est plutôt une mère noël répondant au nom de Babouchka. On le reconnait aussi à ses habits, sa grande robe rouge et son gros bonnet blanc ainsi qu’à sa hotte débordant de jouets. Le père Noël est la star des fêtes de fin d’année ! Mais le père noël n’a pas toujours été ce gros bonhomme rouge et jovial à barbe blanche.
Les ancêtres du père Noël. Attendu le 24 décembre depuis plus de deux siècles par les enfants du monde entier, le vieil homme en rouge à la barbe blanche,descendant de Saint-Nicolas, est en réalité bien plus vieux que ça.
Certains folkloristes n’hésitent pas à voir de lointains ancêtres du père Noël en quelques divinités païennes qui récompensait les bienfaiteurs au solstices d’hiver. Parmi elles le dieu Celte Gargan, avec sa hotte, fait un bon candidat, tout comme Odin, divinité celtique parcourant les cieux sur Sleipnir son cheval à huit pattes. La déesse Romaine Strénia quant à elle patronnait les cadeaux que s’offraient les Romains pendant les Saturnales, fêtes de solstice d’hiver (25 décembre).
De Saint Nicolas à Santa Klaus. (Lire notre article sur La fête de Saint Nicolas) Mais plus sérieusement ses origines remonteraient au 4e siècle, à Saint-Nicolas, évêque de Myre, dans le sud-ouest de la Turquie. Celui-ci s’était rendu célèbre par sa générosité et sa compassion, nourrissant les pauvres et offrant des cadeaux aux enfants, immédiatement béatifié après sa mort, est devenu en Europe le saint patron des enfants, il est encore aujourd’hui l’objet de vénération. Des centaines d’église lui sont dédiés et sa fête est célébrée le 6 décembre, jour de sa disparition ou l’on pris coutume d’offrir bonbons et cadeaux aux enfants. Au 16e siècle les protestants tenteront de prescrire cet usage, considérant qu’il avait perdu ses racines religieuses. En vain. Représenté depuis toujours avec une grande barbe blanche et un manteau violet Saint-Nicolas voyage est en revanche à dos d’âne. Saint Patrons des marins il passe outre-atlantique à bord d’un navire Hollandais du XVIIème siècle. Les Hollandais exportèrent donc la coutume de Saint Nicolas et au fil des années SinterKlaas (saint Nicolas en Hollandais), continua à distribuer ses cadeaux, accompagnées du père fouettard enracinant cette tradition du 6 décembre aux Etats-Unis.
Ce sont les Scandinaves qui lui donneront plus tard son traîneau et ses rennes: deux au début puis 8 (Tornade, Danseur, Furie ,Fringant, Comète, Cupidon, Eclair et Tonnerre) et enfin 9. Le 9ème renne, Rodolphe (ou Rudolph) a été créé en 1939 par le poète R.May et son nez lumineux lui permet de se diriger dans la tempête.
De la Presse à la Pub. En 1823, un pasteur américain, Clément Clark Moore publie dans un journal New York (The Sentinel), « The Night Before Christmas » (la nuit d’avant Noël) , un conte pour enfant consacré à Noël ou il évoque un vieil homme sympathique sur un traîneau tiré par des rennes et offrant des cadeaux aux enfants; il a un bonnet à la place de la mitre, un sucre d’orge à la place de la crosse et est débarrassé du père fouettard (chargé de punir les enfants désobéissants): c’est la naissance du Père-Noël. Ce texte eut tant d’impact que ce serait à partir de l’année suivante que le Père Noël ce serait mit à distribuer ses présents non plus le 6 décembre mais le 24 décembre, nuit de la Nativité où la tradition catholique française voulait déjà que l’on s’offre des cadeaux pour célébrer la naissance du Christ.
Ce conte fut repris les années suivantes par plusieurs grands quotidiens américains et fut traduit ensuite en plusieurs langues et traduit dans le monde entier. Au fil des années, Santa Claus prendra du poids et, d’un évêque plutôt maigre à l’origine, il devint le gros bonhomme que nous connaissons aujourd’hui.
En 1837, le dessinateur Robert Weir représentera le Santa Claus tout de rouge vêtu et chaussé de large bottes noires. En 1863, un illustrateur américain, Thomas Nast, arrivé de Landau en Allemagne, à l’âge de six ans, le dessine sous les traits d’un homme dodu et joufflu pour le Harper’s Weekly et il troque ses habits d’évêque contre un costume rouge avec fourrure blanche, rehaussé d’une large ceinture de cuir. Pour lui, comme pour tous les nombreux américains originaires d’Europe centrale, la fête des cadeaux pour les enfants tombait le 6 décembre, à la saint-Nicolas alias Sinter Klaas.
En 1866, un an après la fin de la guerre de sécession, est fixé définitivement l’iconographie du personnage avec une double page de Noël du même hebdomadaire, restée célèbre: on l’y voit décorant un sapin, fabriquant des jouets dans son atelier, cousant ses vêtements, et enfin surveillant la terre avec son télescope “en quête des enfants sage”. Puis en 1885 Nast établira son atelier au pôle Nord. Chargé d’illustrer chaque article relatif aux festivités de fin d’année, Nast construisit petit à petit le personnage dodu au manteau rouge que nous connaissons.
Contrairement à ce que croient certains ce n’est donc pas à la marque Coca-Cola que l’on doit l’invention du Père Noël. En revanche, La célèbre marque a contribué à populariser encore davantage le personnage en l’utilisant à partir de 1931 dans une campagne de publicité annuelle, où le vieil homme à barbe blanche boit du coca “pour se donner des forces” pendant sa distribution de cadeaux. C’est le dessinateur Haddon Sundblom qui donna une nouvelle allure à Santa claus en dessinant cette affiche publicitaire de Coca-Cola: pantalon et tunique rouge, large ceinturon et bonnet rouge. Objectif: promouvoir et inciter les enfants à boire ce soda en période hivernale où il est moins consommé. La célèbre marque diffusa ainsi l’image du Santa Claus et l’héritier de Saint-Nicolas fut de nouveau exporté, mais vers l’Europe cette fois et tout les personnages folkloriques distributeurs de cadeaux s’éffacèrent devant cette figure .
Mais ou habite le père Noël? Si la légende est partagé dans le monde entier, personne ne parvient pourtant à se mettre d’accord sur le lieu de résidence du Père Noël: pour les Russes il habite en Sibérie, pour les Américains au Pôle Nord, les Danois l’imagine au Groenland et les finlandais en Laponie au village de Rovaniemi. Il faut reconnaître que les finlandais ont un argument de poids: comment le père noël pourrait vivre au pôle nord en Sibérie ou au Groenland? Il y fait bien trop froid pour y vivre et l’herbe pour nourrir les rennes ne peut y pousser. Et puis, le père Noël créature magique venue de Laponie volant grâce à son traineau fabuleux tiré par des rennes, caractéristique le rapprochant d’Odin ou d’autres divinités nordiques, ca en jette. il se dit même qu’il a une résidence secondaire sur l’île Christmas dans le Pacifique.
Au XXIVe siècle Santa-Kahless L’Inoubliable occupait une place centrale dans la culture Klingon. Une légende Klingon raconte que ce personnage mythique serait à l’origine du père noël et que Santa-Kahless viendrait de la planète Qo’noS. Mais cela reste à vérifier.
Première en France à y avoir fait référence, en 1855, c’est peut-être George Sand qui a la bonne réponse, le Père Noël, selon elle, habite « dans le cœur de chaque enfant ». Dans histoire de ma vie elle raconte avec émotion ses souvenirs d’enfants: « Ce que je n’ai pas oublié, c’est la croyance absolue que j’avais à la descente par le tuyau de la cheminée du petit père noël, bon vieillard à barbe blanche, qui, à l’heure de minuit, devait venir déposer dans mon petit soulier un cadeau que j’y trouverai à mon réveil » .
Il faudra du temps pour que le père Noël s’impose dans le florilège des traditions occidentales, les pays catholiques n’appréciant pas trop que ce gros bonhomme vole la vedette à l’enfant Jésus. Il ne conquiert notre pays qu’après la Seconde Guerre mondiale, dans les bagages de Coca-Cola et son marketing tapageur. La société de consommation répandit cette image dans le monde entier faisant du père Noël un personnage interculturel.
Il est temps que le père Noël commence sa tournée. Dès le début du mois de décembre, les enfants écrivent avec leur plus belle plume une lettre très importante destiné au Père Noël. Aujourd’hui il accepte même le courrier électronique. Et bien sur il prendra soin de répondre aux lettres qu’il aura reçu. (lire les Lettres du père Noël par Tolkien)
Écrire au père Noël, quel bonheur! Et quand viendra le grand soir, le 24 décembre, les enfants déposeront leurs souliers près du sapin de Noël et iront se coucher rêvant des merveilleux cadeaux que le vieux monsieur en robe rouge et à la barbe blanche leur rapportera pendant la nuit en descendant par la cheminée. Un air résonne dans chacune de leur tête: « Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel avec des jouets par milliers, n’oublie pas mon petit soulier« …
Mais cette tradition de la lettre réclamant des cadeaux est très ancienne, voir plus que son destinataire: au début du XIXème siècle, en Suisse les enfants criaient par la cheminée leurs souhaits pour la nouvelle année, tandis qu’en Allemagne, ils déposaient un mot accompagné d’un morceau de sucre pour que l’Enfant Jésus leur apporte un cadeau.
Chaque fin d’année le Père Noël doit à son incroyable popularité de recevoir des millions de lettres d’enfants. Jusqu’en 1962, celles-ci était mise au rebut. A cette date, Jacques Marette, alors ministre des Postes et Télécommunications, fonde de le secrétariat du Père Noël. depuis les enfants qui lui écrivent reçoivent une réponse . C’est la psychanalyste Françoise Dolto, sœur du ministre, qui rédigea le premier courrier au nom du Père Noël. Aujourd’hui, c’est plus d’un million de lettres du monde entier que reçoit son secrétariat.