La Marianne de Dulac a connu une histoire très mouvementée. Commandée dans une période très troublée, la Marianne de Dulac sera confrontée à de nombreux obstacles avant de disparaitre.
La Marianne de Dulac figure sur vingt timbres imprimés à 800 millions d’exemplaires. Pourtant peu de gens connaissent Léa Rixens, amie de Dulac, qui à servi de modèle pour ce timbre devant symboliser la « jeune république » de Charles de Gaulle.
Marianne de Dulac timbre imprimé en taille douce de de La Rue |
En juin 1943, le Général de Gaulle s’installe a Alger et crée le Comité Français de Libération Nationale ( CFLN ). Par peur que l’Atelier du timbre ne soit détruit, et dans l’urgence de produire des séries courantes pour remplacer celles à l’effigie du maréchal Pétain, le CFLN va commander des timbres et des billets aux Anglais.
De Gaulle va choisir Edmond Dulac pour créer cette Marianne. Cette Marianne de Londres va subir les tourments d’une époque agitée et n’aura pas le renom escompté.
Septembre 1943, devant la libération de la Corse, le CFLN décide en catastrophe d’émettre une autre Marianne, la Mariannne d’Alger réalisée par Fernez, pour remplacer les « Pétain » dans le premier département Français libéré. Elle est mise en circulation en mars 1944. Ce même mois, l’ambassadeur du CFLN à Londres informe Alger que les timbres « made in USA », comme les Arcs de triomphe, sont sur le point d’être imprimés. E mai, on donne l’ordre de ressortir la maquette de Dulac et de la confier à un autre imprimeur britannique, Thomas de La Rue. L’impression du 1,50 franc Marianne de Dulac commence le 19 aout 1944. Paris est libéré et l’Atelier du timbre, épargné par les combats, a entrepris le tirage du 1,50 franc type Iris, émis dès le 5 septembre. Quelques jours plus tard, la série des Arcs de triomphe imprimés a Washington est déja en vente dans les départements libérés de l’Ouest. La Marianne de Dulac n’arrivera sur le marché que les 16 septembre.
Marianne d’Alger par Fernez, litographie | Timbre de la série Arcs de triomphe |
Pour comble de malheur, l’imprimeur de La Rue manque de papier et les dix-huit autres valeurs de la Marianne ne seront émises que progressivement, de mars à novembre 1945.
Entre temps les tarifs postaux vont changer et les Marianne de Dulac n’auront plus d’usage précis. Elle seront tout de même émises jusqu’a l’été 1946.