Révolutionnaire mexicain, Emiliano Zapata Salazar prit la tête du soulèvement des péones (Ouvriers agricole des haciendas du Mexique) dans le Sud du mexique conduisant ses troupes sous le cri de « Terre et Liberté » (Tierra y libertad), pendant que l’insurrection au Nord était conduite par son ami Pancho Villa. Contrairement a son ami Pancho Villa, il n’est pas issu du milieu le plus défavorisé. Zapata est le fils d’un petit propriétaire terrien mais il cotoie tout les jours la souffrance des péones de sa région. En 1911, il élabore un projet de réforme agraire ou « plan de Ayala » réclamant la restitution d’un tiers des terres spoliés par les propriétaires terriens aux paysans indiens. Zapata est le premier Mexicain à défendre une réforme agraire. Après avoir occupé Mexico en 1914 il s’emparera du sud du pays vénéré comme un héros par les Indiens déshérités ralliés au « zapatisme ».
« Tierra y libertad ! » Ce cri des révolutionnaires mexicains des années 1910, avec Emiliano Zapata à leur tête, aurait pu être celui de toute l’Amérique latine.
Déçu par le Président Venustiano Carranza Garza son ancien compagnon révolutionnaire, qu’il avait tout d’abord soutenu, Zapata s’opposera avec véhémence à celui-ci. Carranza semble oublier les raisons qui l’ont mené au pouvoir et il n’hésite pas en effet à employer les pires méthodes pour pacifier les zones qui lui échappent : incendies des fermes et pelotons d’exécution, destruction des outils et du bétail. Il pense ainsi réduire à néant ses anciens alliés, les zapatistes, mais sans grands résultats.
Zapata accusera Carranza dans une lettre ouverte de 1919 et rendue publique d’avoir « profité de la lutte pour son propre compte et celui de ses amis qui l’ont aidé. Puis d’avoir partagé le butin, les richesses, pour réaliser des affaires, des banquets, des fêtes somptueuses, des bacchanales et des orgies« . Puis il poursuivra dans son accusation : « Vous n’avez jamais pensé que la Révolution puisse bénéficier au Peuple, aux légions d’opprimés que vous avez encouragés par vos discours« .
Prêt à tout face à ces accusations, le président Carranza organisera un plan pour assassiner Zapata et proposera une forte récompense contre la mort de son rival. Le Colonel Jesus María Guajardo et le Général Pablo González Garza élaborent alors un piège pour faire tomber Emiliano Zapata, dit « El Caudillo del Sur ». Pour gagner sa confiance, Jesus Guajardo lui fera croire qu’il va se rallier à lui, lui offrir des troupes et un appui pour sa campagne; pour prouver qu’il ne ment pas a Zapata et qu’il n’est plus du côté de Carranza Il ira même jusqu’à tuer 57 soldats fédéraux. Pour signer ce ralliement, Jesus Guajardo lui donne rendez-vous dans l’hacienda de San Juan Chinameca. Ne se méfiant pas, Zapata s’y rend. Des hommes armés l’attendent et le révolutionnaire est assassiné à bout portant. Il avait alors 39 ans.
Le révolutionnaire Emiliano Zapata qui ne comptait que sur la force des opprimés pour mener sa révolution et non sur ses forces armées est mort le 10 avril 1919, victime d’un piège machiavélique. En tirant sur lui à bout portant à deux reprises, ces hommes armés ne lui ont laissé aucune chance. Dès son assassinat en 1919, Zapata est devenu un mythe, peut-être parce qu’il n’a jamais voulu le pouvoir et qu’il s’est battu toute sa vie pour que les paysans spoliés retrouvent leurs terres.
