Les allemands occupaient depuis septembre 1914 la position stratégique de Vimy et l’avait transformée en forteresse quasiment imprenable. Cette localité du Pas-de-Calais est situé à mi-chemin entre Arras et Lens et sa crête représentait un parfait observatoire sur l’ensemble du bassin minier ; de son sommet, on voyait tout ce qui se passait dans les tranchées ennemies. Cette protubérance de terrain qui s’étend sur sept kilomètres forme en venant de la plaine artésienne et flamande la première ride des collines d’Artois.
En 1915, l’offensive franco-britannique dans l’Artois permet d’approcher la crête mais cette tentative est infructueuse et fait des centaines de milliers de victimes dans les rangs britanniques et français. Il faudra attendre l’offensive britannique d’avril 1917 pour reconquérir la crête de Vimy. Cette bataille qui aura lieu du 9 au 12 avril 1917 est considérée comme le point tournant de la Première Guerre mondiale.
La 1ere armée britannique du Général Horne comprend un corps Canadien fort de 4 divisions (En 1914, le Canada faisait partie de l’Empire britannique). Le lundi de Pâques 9 avril à 5h30, Une bise mêlée de neige soufflait sur ce secteur : plus de 15 000 fantassins canadiens se lancent à l’assaut de la forteresse allemande, construite en 1914 afin de protéger les mines de charbon plus au nord. Cette action s’inscrit dans une vaste opération britannique de diversion destinée à soulager une autre offensive, française celle-là, sur le chemin des Dames. Bien soutenu par l’artillerie et appuyé par les tanks, les Canadiens enlèvent les deux premières lignes du 2ème corps bavarois. A midi la majeure partie de la crête de Vimy est prise, le bond en avant est de 6 km. La cote 145, nom donné au point le plus élevé de la crête sera prise le matin du 10 avril. La prise de la crête de Vimy fut bien plus qu’une simple victoire sur le champ de bataille pour les canadiens. Le brigadier général A.E. Ross déclarera d’ailleurs après la guerre : « Au cours de ces quelques minutes, j’ai été témoin de la naissance d’une nation.» Puis dans la journée du 10 avril sont conquis les bourgs et villages de Liévin, Fampoux et Monchy-le-Preux. Deux jours plus tard, toute la crête est sous contrôle. Le 14 avril, Givenchy est dépassé et la route d’Arras à Lens est contrôlée sur presque toute sa longueur. Les villages de Vimy, Farbus et Bailleul sont repris à leur tour. Le Géneral allemand Ludendorff, qui sent vaciller ce secteur du front, manifeste une très vive inquiétude car, pour l’ensemble du front d’Artois, l’offensive britannique a mis hors de combat 7 divisions allemandes et à obliger de prélever 8 autres divisions pour colmater la brèche. Les Canadiens firent plus de 4000 soldats prisonniers parmi le «Gruppe Vimy» de la 6e armée du général Ludwig von Falkenhausen au cours de la bataille de la crête de Vimy. C’est à cette bataille victorieuse que les soldats canadiens acquerront la réputation de troupes redoutables et efficaces.
A la Bataille de la crête de Vimy ce fut la première fois que les 4 divisions du Corps canadien combattirent ensemble
Mais cette victoire qui demeure une page majeure dans l’histoire de la nation canadienne coutera pourtant très cher en vies humaine : au bout de trois jours, 7004 soldats canadiens seront blessés au combat et 3598 seront tués. Au total, plus de 60 000 Canadiens perdront la vie durant la Grande Guerre et 170000 seront blessés. En 1922, le gouvernement français cède à perpétuité au Canada la crête de Vimy ainsi que les terrains environnants. Les canadiens érigeront sur la crête un mémorial qui sera inauguré en 1936 en présence du roi d’Angleterre Édouard VIII, du Président de la République française Albert Lebrun et de plus de 50 000 vétérans canadiens et français de la Grande Guerre et leurs familles. Ce mémorial rend hommage aux citoyens canadiens qui ont combattu et donné leur vie durant les quatre années de la Première Guerre mondiale, et les noms des 11285 soldats canadiens dont les corps n’ont jamais été retrouvés y ont été gravé.
Timbre – Le Mémorial national du Canada à Vimy. Les deux tours blanches de calcaire du mémorial, oeuvre de Walter Allward, célèbre sculpteur canadien, dominent la plaine de Lens. Ces deux tours représentent respectivement le Canada et la France et au sommet de celles-ci se trouvent des statues représentant entre autres la Vérité et la Connaissance. Elles sont hautes de 27 mètres et bâties avec 6 000 tonnes de pierre. La base rectangulaire cimentée pèse elle-même environ11 000 tonnes.