Pendant que le débarquement de Normandie s’achève et pour accélérer la Libération de la France une autre opération d’envergure est lancée dans le sud de la France sur les côtes de Provence pour prendre les Allemands en tenaille avec les troupes de Normandie. Le 15 août 1944 le débarquement allié en Provence commence: c’est le début de l’opération Anvil Dragoon. Ce second débarquement est fort de 3 divisions américaines et 7 françaises, soit 250000 hommes au total. Les 15 et 16 août 1944 les Américains et l’armée française du général de Lattre de Tassigny débarquent entre Cavalaire et Saint-Raphaël en Provence. Pour détourner l’attention allemande une opération leurre avec parachutage de mannequins et envois de navire fantôme aura lieu au même moment sur La Ciotat. Ce débarquement en Provence le 15 août 1944, moins connu que celui du 6 juin en Normandie, n’en est pas moins capital pour les Alliés dans leur reconquête de l’Europe. Ces deux opérations ont d’ailleurs été conçues conjointement par les états-majors alliés.
Dans la nuit du 14 au 15 août 1944 près de 535 avions Dakota venus d’Italie larguent plus de 5000 parachutistes sur les côtes de Provence. Ils sont essentiellement américains et anglais mais aussi canadiens et français.
Plusieurs milliers d’hommes vont alors rapidement débarquer sur les plages, pénétrer à l’intérieur des terres et recevoir du ravitaillement, des armes et des munitions. Les blindés suivront et soutiendront la progression de l’infanterie. Avec l’expérience déjà acquise en Normandie lors du débarquement du 6 juin, les Alliés espèrent pouvoir consolider rapidement leur tête de pont provençale et prendre les ports de Toulon puis de Marseille.
Le 15 août 1944 à 1h30 du matin, les îles d’Hyères sont investies et à 4h30, parachutistes anglais et américains sont largués entre Fréjus et Draguignan; à 8h00 les commandos débarque à Cavalaire et Saint-Maxime ne rencontrant qu’une résistance modérée. Cette première vague débarque sur la côte avec un minimum de perte. La Résistance française joue tout de suite son rôle en renseignant les soldats américains et français et en servant d’éclaireur aux unités de première ligne. L’armée allemande tente bien de mener une contre-attaque mais ils sont incapables de se coordonner. A 18h l’état-major allié installera son PC à Saint-Tropez, libérée par les parachutistes américains et la brigade FFI des Maures. Au soir de ce 15 août, l’opération Anvil Dragoon est un succès: la libération de la Provence va pouvoir commencer.
Le soir du 16 août 1944, la première armée française commandée par le général de Lattre mettra le pied sur le sol de France. Celle-ci est composée de troupes coloniales et de soldats volontaires ayant rejoint les FFL après le désastre de 1940. Les jours suivants les divisions de la deuxième vague débarqueront renforçant ainsi le dispositif mis en place. Cette deuxième phase du débarquement en Provence consistera à libérer la côte méditerranéenne afin de disposer des principaux ports pour acheminer les renforts. Il faut en effet remonter le plus vite possible le long de la vallée du Rhône pour faire la jonction avec les unités venant de Normandie.
Dès le 17 août les unités américaines remontent vers le nord et prennent en chasse les forces allemandes qui se replient vers la vallée du Rhône. Devant la menace d’une jonction entre les forces venu de l’Ouest et celle marchant vers le nord, à travers les Alpes et en suivant la vallée du Rhône les troupes allemandes sont contraintes à une retraite accéléré pour ne pas être prise au piège dans la partie méridionale de la France. Pendant ce temps les troupes françaises longent le littoral pour libérer les ports. Malgré une forte résistance des soldats allemands et après de violents combats, Marseille et Toulon seront libérés le 26 août avec 12 jours d’avance sur le plan initial. Résistants français et soldats alliés peuvent alors remonter la vallée du Rhône au milieu de la joie populaire et libérer le sud-est de la France: la Provence est libérée. Le 12 septembre, ils rejoindront les troupes de Normandie à Nod-sur-Seine, petit village de Bourgogne.