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Il y a 80 ans, l’Appel du 18 juin.

En cette année du général De Gaulle avec le 130ème anniversaire de sa naissance, le 80ème de l’appel du 18 juin et enfin le 50ème de sa disparition, ce discours lancé sur les ondes retentit d’un son particulier. Le 18 juin 1940, sur les ondes de la BBC, le général de Gaulle appelait tous les Français à la résistance contre le régime de Vichy et sa politique de collaboration avec l’Allemagne nazie. La veille, de Gaulle qui s’oppose farouchement à l’armistice de Pétain avait quitté la France pour Londres. Mais saviez-vous que cet appel, lancé il y a 80 ans depuis les locaux de la radio britannique, a en fait été enregistré 4 jours plus tard, le 22 juin 1940 ?

Bloc de Timbre - A Tous les français émis pour l'anniversaire de l'appel du 18 juin.
Bloc de Timbre – A Tous les français émis pour l’anniversaire de l’appel du 18 juin.

Revenons un jour plus tôt; Nous sommes alors le 17 juin 1940 et la France est à feu et à sang, c’est la débâcle. Désavoué par ses ministres, Paul Reynaud vient de démissionner le 16, malgré une proposition d’union franco-britannique. Considérant que la guerre est perdue, Pétain, nouveau chef du gouvernement après la démission de Reynaud, prononce ces mots terribles à la radio française: « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat » et demande officiellement à la radio française l’armistice avec l’Allemagne. Charles de Gaulle, nommé secrétaire d’État à la Défense nationale sous le gouvernement Reynaud, refusant la défaite s’oppose farouchement aux propos du maréchal et à cette armistice. Non, la guerre n’est pas finie ! Il décide alors de quitter alors la France et traverse la Manche pour rejoindre Londres dans un bimoteur floqué des couleurs de la Royal Air Force avec deux malles et son aide de camp pour organiser la résistance.

Enveloppe commémorative de l'Appel du 18 juin 1940 émise à Colombey les deux églises.
Enveloppe commémorative de l’Appel du 18 juin 1940 émise à Colombey les deux églises.

Grâce à l’appui du premier ministre britannique, Winston Churchill, de Gaulle est autorisé à intervenir sur les ondes de la radio britannique, la BBC. Depuis Londres, le 18 juin au soir, durant quatre minutes, il s’adresse à la population française et lance un appel à poursuivre le combat contre les nazis. Ce premier discours, historique et aujourd’hui considéré comme l’acte fondateur de la France Libre est une réponse à celui du maréchal Pétain radiodiffusé la veille et qui annonçait la fin des combats. Ce soir-là, il appelle les soldats et les officiers qui ont fui en Angleterre à désobéir au haut-commandement français et à reprendre les armes pour sauver l’honneur de la France, leur pays.

Montimbreamoi - L'appel du 18 juin 1940.
Montimbreamoi – L’appel du 18 juin 1940.

Ce premier appel radio ne bénéficie alors que d’une très faible écoute en France; au soir du 18 juin, peu de Français auront entendu cet appel. Dès le lendemain, quelques journaux retranscrivent pourtant le discours de cet officier qui est encore un inconnu pour les Français, et dans les semaines qui suivront quelques milliers d’hommes y répondront, rejoignant l’Angleterre. Aussi incroyable que cela paraisse, on ne dispose, pour des raisons techniques d’aucun enregistrement sonore de cet appel; les moyens de l’époque sont insuffisants et Churchill prononçant le même jour un discours dans la radio londonienne les techniciens de la BBC ne pourront enregistrer les deux discours. Le véritable appel du 18 juin passe ainsi à la trappe.

Montimbreamoi - Appel
Montimbreamoi – Appel

Quelques jours après, le 22 juin, de Gaulle décide d’enregistrer un nouvel appel et parle de nouveau à la BBC pour répondre aux conditions de l’armistice qui sont désormais connues. Cette allocution intervient le jour de l’armistice franco-allemande, signé à Rethondes comme Adolf Hitler le souhaitait, dans la forêt de Compiègne, là exactement où fut signé celui du 11 novembre 1918. Le général à profité de ces 4 jours supplémentaires pour étoffer son appel à la résistance. Ce deuxième discours, enregistrée peut encore être écoutée de nos jours. (écouter l’appel du 22 juin 1940) Plus complet et plus précis que le premier c’est celui qu’on nomme aujourd’hui « Appel du 18 juin ». Le général de Gaulle y dénonce les conditions d’armistice, qui constituent « non seulement une capitulation, mais encore un asservissement » et appelle tous les Français libres à continuer le combat car « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». Quant à la photo utilisée pour illustrer l’appel du 18 juin, où on voit le Général en uniforme devant un micro de la BBC, celle-ci a été prise lors d’un discours le 30 octobre 1941. Six jours plus tard, le 28 juin, Churchill Premier ministre du Royaume-Uni, reconnaît de Gaulle comme « chef de tous les Français libres » et lui donne sa légitimité. La résistance de l’extérieur peut alors s’organiser.

Timbre - L'Appel à tous les français par le général de Gaulle.
Timbre – L’Appel à tous les français par le général de Gaulle.

Le texte de « l’Appel du 18 juin » est très souvent confondu avec le texte de l’affiche de l’Appel à tous les français placardé sur les murs du Royaume-uni les 3 et 4 août 1940. Churchill, à l’initiative de cette affiche, demande à de Gaulle de réaliser une synthèse des discours qu’il a prononcés tout au long de l’été 1940 afin de la placarder dans toute la Grande-Bretagne. Le 30 juillet, il fait donc réaliser une affiche qui synthétise sa position et s’adresse « A tous les Français ». Ces premières affiches placardées dans les rues de Londres, le 3 août 1940, s’adressent principalement aux Français présents à Londres et sur le sol britannique pour les encourager à rejoindre de Gaulle dans les Forces françaises libres ont ensuite été rééditées en 1944, après la Libération, et la mention «  18 juin 1940 » a été ajoutée. Ce petit détail renforce ainsi l’amalgame entre l’appel, l’affiche et la date…

Journal officiel de la france libre du 20 janvier 1941.
Journal officiel de la france libre du 20 janvier 1941.
Le premier numéro du journal officiel des Forces françaises libres du 20 janvier 1941 publie en Une l’affiche « A tous les Français » à côté du texte de l’Appel du 18 juin 1940. La première phrase de cette affiche, devenue célèbre « La France a perdu une bataille, mais n’a pas perdu la guerre », est entrée dans la mémoire collective. Il n’en fut rien car elle n’était pas dans le texte originel de l’appel du 18 juin. Cet appel fait sortir de l’ombre un général qui à dit non à l’occupant nazi et à la compromission avec le régime de Vichy s’engageant à sauver la France et son honneur. Éclairé par cette flamme de la Résistance qu’il vient d’inventer, le général de Gaulle entre alors dans l’histoire

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