Le 20 avril 1792, la France révolutionnaire déclare la guerre au roi d’Autriche. L’enthousiasme s’exprime par des Chants martiaux mais aucun n’est commun à tous les régiments et adapté à cette situation. Au cours d’un banquet d’officier, le maire de Strasbourg, Dietrich, regrette cette absence devant un jeune capitaine du génie, Claude Joseph Rouget de Lisle alors en garnison dans la ville. Poète et musicien Rouget de Lisle compose dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 la musique et les paroles de ce qu’il appelle le “chant de guerre pour l’armée du Rhin”.
Les paroles du chant de Rouget de Lisle sont largement inspiré des discours patriotique et des proclamations affichés sur les murs de la ville: citoyens… aux armes… marchons… formant des bataillons… contre la tyrannie des rois… Patrie…correspondaient exactement à ce que ressentait les citoyens français de 1792. Bien qu’adhérant aux idées nouvelles, Rouget de Lisle reste attaché « à la Nation, à la Loi et au Roi » sera incarcéré durant la terreur.
Le 21 juin François Mireur, un jeune médecin engagé volontaire dans le bataillon de l’Hérault est délégué à Marseille pour organiser le départ sur Paris de 2 contingents: celui de Montpellier et celui de Marseille. Dans un local de la rue Thubaneau à Marseille, Mireur enthousiasme son auditoire par le lyrisme patriotique de son discours, puis il chante cette chanson de Rouget de Lisle, encore inconnue, avec tant de flamme qu’elle sera adopté par le bataillon des Marseillais comme Chant de Marche. Cette musique militaire entraînante eut un succès immédiat auprès des citoyens-soldats venant de la France entière.
« Le Départ des volontaires ou la Marseillaise, décoration pour l’Arc de triomphe de l’Etoile à Paris par François Rude (1835-1836), 1835. Paris, musée Carnavalet.
C’est un régiment de Marseillais qui, le premier, entra dans la capitale en chantant l’œuvre de Rouget de Lisle. La population de la capitale a vite fait de la surnommer “marche des Marseillais”, puis, plus brièvement, “La Marseillaise”. Promoteur de notre hymne national, François Mireur deviendra général et mourra assassiné en 1798 au cours de l’expédition d’Égypte.
Le 21 juin 1792 Mireur n’avait chanté que six couplets de la future Marseillaise. En effet, l’abbé Pessonneaux, un prêtre jureur qui enseignait dans un collège de Vienne, en Isère, devait en ajouter un septième dès juillet 1792, qui allait passer à la postérité; c’est le fameux couplet des Enfants: “ nous entrerons dans la carrière…” Cette année là, François-Joseph Gossec orchestre la Marseillaise et l’intègre à “Offrande à la liberté“. Elle fut jouée dans divers théâtres avec un tel succès qu’elle fut choisie par la Convention en 1793 comme hymne officiel, la Convention thermidorienne la décréta « chant national » de la France le 14 juillet 1795 (26 messidor an III). Banni sous l’Empire et la restauration, on entendit de nouveau “La Marseillaise” lors des journées révolutionnaires de 1830. Elle ne redevint hymne national qu’avec le triomphe définitif de la République en 1879. Le 1er février 1879 la Marseillaise est choisie par l’Assemblée Nationale puis il devient hymne national français par décret le 14 février 1879.
La Marseillaise est l’hymne national de la France et fait partie des symboles de la République Française. Le drapeau tricolore, Marianne ou encore la devise Liberté, Égalité, Fraternité sont les autres emblèmes nationaux qui permettent d’appréhender les valeurs et les principes républicains inscrits dans la Constitution française.