p align= « justify »>Cocorico !!! L’année du singe terminée, nous rentrons en ce 28 janvier 2017 dans l’année du coq marquant ainsi le début de la fête du printemps ou « Chunjie », la plus importante pour les Chinois. Cette année encore plus d’un milliard de chinois vont fêter la nouvelle année lunaire. Comme le nôtre, le calendrier traditionnel chinois est divisé en 12 mois et 3 par saison. Mais ce calendrier est aussi un cycle de 12 années avec les mêmes noms d’animaux que les mois: cochon, rat, bœuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, chèvre, singe et enfin le coq et le chien. Ces signes sont couplés chaque année à un élément : eau, métal, bois, terre, feu. Après l’année du « singe de feu » place au “coq de feu”, avec son caractère de conquérant, et doté d’énergie, de détermination, de courage, d’honnêteté et de ténacité pouvant influencer les mois à venir.
Les signes chinois qui se succèdent dans un ordre bien précis lors d’un cycle de 12 ans, commencent avec l’année du rat et se terminent avec l’année du cochon. Le coq, 10ème animal de la liste se trouve juste après le singe. Une légende populaire chinoise raconte qu’un Dieu mythique, l’empereur à Jade organisa une course épique consistant pour chaque animal à traverser une rivière en révélant sa véritable nature. L’empereur détermina pour cette course l’ordre de passage de chaque animal rendant ainsi cet ordre immuable. Chaque année est censée adopter ses traits de caractère, et en 2017 c’est donc au tour du coq de sévir jusqu’au 16 février 2018 où le Chien le remplacera. Le coq étant la “grande gueule” de la basse-cour, faut t’il donc s’attendre à une année brûlante et aussi mouvementée que ce volatile, réputé pour son caractère combatif?
Dans la Chine ancienne, le coq était censé attirer la lumière et éloigner l’obscurité. Par son chant, Le Coq, symbole de courage et de vigilance est aussi un des symboles du peuple français et de la République Le Coq de nos basse-cour descend en droite ligne du coq banthan originaire de l’Inde, où il fut domestiqué 4 millénaires avant Jésus-Christ. Passé au Proche-Orient vers 1400 avant notre ère, il colonise le bassin méditerranéen au VIème siècle avant Jésus-Christ. En Grèce il est attribut de Zeus, d’Apollon et de Perséphone. Auprès de cette dernière le coq est symbole de résurrection alors qu’auprès d’Arès et d’Athéna il représente l’ardeur au combat. Après l’Italie, il envahit la Gaule au début de l’ère chrétienne.
Ce sont les moines Celtes qui ont christianisés la Gaule qui ont introduit Le Coq de clocher sur les églises de Gaulle en souvenir d’un culte païen d’origine celte d’adoration du soleil levant; culte transformé par Saint-Patrick en dévotion au “soleil de justice”, c’est-à-dire au Christ. Placé comme girouette aux sommets des maisons et du clocher du village il représente celui qui scrute et surveille l’horizon en tous sens pour détecter et empêcher le mal.
En Europe, le coq de clocher apparaît à Brescia en Lombardie: en 820, au cours de la 6e année de son épiscopat, Monseigneur Rampert commande un coq en bronze qu’il destine au clocher de son église et en Angleterre, au Xème siècle, le moine Woltan relate que l’évêque de Winchester a bien du plaisir à contempler, dominant la tour de sa cathédrale, “Un coq doré, de forme élégante, qui étincelle au soleil”. En France, le moine Guy raconte avoir vu, en 965, la foudre frappe et le clocher d’un monastère de Chalon-sur-Saône, détruisant et le coq et la sphère sur laquelle l’infortuné animal était perché. Le bestiaire médiéval tient Le Coq en haute estime:” il réveille le dormeur, rappel à l’ordre l’angoissé, rassure de sa présence sonore celui qui fait route la nuit.”
Son rôle en tant qu’emblème de la France et très certainement dû à une confusion sur le mot Gallus qui en latin signifie à la fois “coq” et “gaulois”. Pour les Romains, le coach a toujours été ainsi le symbole par excellence des Gaulois et dès l’Antiquité Le Coq apparaît sur des monnaies gauloises. Dans les années 1950 à 1960, les pièces de 10, 20 et 50 francs avaient aussi un coq sur l’une de leur face.
Au 14e siècle le coq sera utilisé pour symboliser la France notamment en Allemagne, puis, à partir du 17e siècle en Hollande. Il s’agit pour ces ennemis du royaume français de moquer un animal et par conséquent un peuple jugé stupide, querelleur et lubrique. à cette même époque, sous l’influence de Colbert les artistes français l’utilise comme motif décoratif, notamment Le Brun dans la galerie des glaces à Versailles.
La Révolution française fait du coq un large usage. Ainsi, le citoyen Solon Reynaud, le 15 ventôse, An II, rappelle le rôle du coq comme gardien non plus de la foi mais de la République: “la municipalité prendra des mesures pour mettre à profit la structure du clocher surmonté d’un coq qui est le symbole de la surveillance, et lequel est mouvant pour fixer les regards sur tout côté afin de surveiller le salut de la République”. Bien entendu, Napoléon Le refuse comme emblème, pour lui préférer l’aigle majestueux et l’abeille industrieuse, en invoquant la raison suivante: “ Le Coq n’à point de force, il ne peut-être l’image d’un empire tel que la France.”
A partir de 1830, il est de nouveau très apprécié, mais c’est la IIIème République qui en fera un symbole quasi officiel: la grille du parc de l’Élysée, forgée à la fin du 19e siècle, d’un coq. De nos jours, c’est la Marianne qui est devenue le symbole du pays mais le coq est toujours présent sur certains monuments français. Celui-ci figure sur le sceau de la République française qui date de 1848: la Liberté assise tient un gouvernail sur lequel est représenté un coq. Aujourd’hui Le Coq et surtout utilisé à l’étranger pour évoquer la France, notamment comment emblème sportif quasi officiel depuis qu’en 1914, un certain Parenteau, champion de France de sprint l’arbore sur son maillot.