Apparu à la Renaissance, l’imprimerie serait la plus grande invention de tous les temps mais contrairement à une idée reçue, Gutenberg n’a pas inventé l’imprimerie il a juste trouver le moyen d’accélérer sa vitesse de reproduction. L’amélioration est simple mais révolutionnaire ! Il remplace tout d’abord les caractères en bois par des caractères métalliques mobile plus solides et invente ensuite la presse à imprimer. Son avantage: elle permet d’imprimer très rapidement un grand nombre de pages; cette presse à bras est inspirée des pressoirs des vignerons. Le premier livre à être imprimé de cette façon en Europe est la Bible. Nous sommes le 23 février 1455. Elle reproduit le texte de la Vulgate, la Bible latine de Saint-Jérôme regroupant l’Ancien et le Nouveau Testament. C’est un ouvrage à la valeur historique incomparable symbole de la naissance d’une invention qui suscitera un immense engouement et se répandra alors rapidement à travers toute l’Europe.
Imprimée à 180 exemplaires cette bible à 42 lignes est dite “Bible B42”. Il n’en reste que 48 exemplaires dans le monde, dont 4 en France et 12 en Allemagne. Deux de ces exemplaires sont conservés au sein de la Réserve des livres rares de la Bibliothèque nationale de France. Le premier est un des très rares et prestigieux exemplaires complets imprimés sur peau de vélin et magnifiquement enluminé (Bible de Gutenberg sur Velin – Gallica). Le second, imprimé sur papier, est en dépit de son aspect plus modeste d’une grande importance historique : il présente une note manuscrite datée de 1456, qui, attestant que l’impression de la Bible était alors achevée, constitue l’une des seules informations chronologiques certaines dont on dispose au sujet du travail de Gutenberg. (Bible de Gutenberg sur Papier – Gallica) Ils font partie des 8000 incunables (livres imprimés en Europe avant le 31 décembre 1500, souvent en latin) que possède la BNF.
Cette Bible de Gutenberg a été produite à Mayence, florissante cité de la vallée du Rhin et du Saint-Empire Romain Germanique. Il a fallu à Johannes Gutenberg trois ans pour achever d’imprimer les 180 exemplaires de son œuvre commencé en 1452, alors que dans le même délai, un moine copiste, à la main, n’en aurait recopié qu’une seule. Mais pour lui, concevoir l’imprimerie a tenu de la gageure. Ingénieur longtemps exilé à Strasbourg, il a travaillé dans le secret, dans la crainte d’être espionné. Plus encore, il a dû s’associer au banquier Johan Fust pour financer son invention, très chère et s’est finalement retrouvé dépossédé de sa première presse à imprimer par ce dernier qui publiera lui aussi des ouvrages. Gutenberg n’aura jamais tiré profit de son invention et il mourra dans la misère en 1468 à Mayence en Allemagne.
C’est au 2ème siècle avant Jésus-Christ que les premières techniques d’impression apparaissent. C’est à cette époque que les Chinois inventent le papier, l’encre et le tampon: sur un petit morceau de bois sculpté était reproduit un dessin ou une série de caractères en relief et il suffisait alors de tremper le tampon et de l’appliquer sur le papier. Puis au fil des siècles, les Chinois amélioreront cette technique du tampon et à la fin du Moyen-âge ils imaginent de tailler séparément les caractères de leur alphabet et de les mettre les uns à côté des autres pour former des lignes puis des textes. Même si les Chinois et les Coréens, dont Choe Yun-ui ont été les premiers à utiliser des caractères d’impression mobile il semblerait que les Européens n’en aient rien su jusqu’a très récemment.
Johannes Gutenberg révolutionna au 15ème siècle les méthodes traditionnelles de la production de livres. Sans lui l’édition n’existerait pas telle que nous la connaissons aujourd’hui. Aujourd’hui livres et textes imprimés ont été supplantés par ceux mis en ligne sur nos écrans d’ordinateurs, smartphones et liseuses électronique et il n’a jamais été aussi simple de publier un texte. La poste Suisse a émis en 2009 un timbre « De Gutenberg à Internet » qui résume bien cela.