Fidel Castro père de la révolution cubaine, homme politique cubain qui devient premier ministre de l’île Cuba en 1959 puis chef de l’État en 1976 n’est plus. Marxiste, Fidel Castro fut le porte-parole du tiers-monde et allié inconditionnel de l’URSS, il se retrouvera isolé dans un contexte intérieur et international hostile. Fils d’un planteur aisé et élevé dans des collèges de Jésuites, Fidel Castro s’inscrivit en 1943 à la faculté de droit de La Havane où il devint président de la Fédération universitaire des étudiants puis il s’engagea dans l’action révolutionnaire.
Il prit une part active dans la tentative de renversement du dictateur dominicain Raphaël Trujillo et en Colombie participa au soulèvement Populaire provoquée par l’assassinat d’un leader libéral. Avocat à La Havane Fidel Castro défendit les déshérités et décida après le coup d’État qui porta Batista au pouvoir en 1952 de passer à l’action directe afin de rétablir la démocratie. Le 26 juillet 1953 il prit d’assaut, avec un groupe de 150 jeunes militants la caserne de Moncada à Santiago de Cuba; il échoua et fut condamné à 15 ans de prison. Après avoir bénéficié de l’amnistie générale de 1956, Fidel Castro s’exila au Mexique où il rencontra Ernesto « Che » Guevara et lança le Mouvement du 26 juillet. Il débarqua le 2 décembre 1956 sur la côte méridionale de Cuba et avec 12 compagnons rescapés pris le maquis. A partir de 1958 les barbudos déclarèrent la guerre totale au régime Batista. La résistance s’étendit à tout le pays est obligé le dictateur à s’enfuir en janvier 1959.
Castro devient premier ministre et engagea Cuba dans une profonde transformation économique: nationalisation des banques, de l’industrie, expropriation des entreprises sucrières étrangères, collectivisation des terres, tandis que les États-Unis qui donnaient asile à un grand nombre d’opposants politiques s’opposèrent de plus en plus à son régime. Toutes les tentatives des exilés pour renverser le pouvoir de Fidel Castro furent des échecs en particulier le débarquement soutenu par les États-Unis de la Baie des Cochons en avril 1961. Castro s’engagea alors dans une alliance plus étroite avec l’Union-Soviétique qui a installé dans l’île de nombreuses rampes de lancement de missiles nucléaires en octobre 1962 qui furent retirés sous la pression américaine lors de la crise de Cuba.
Tandis que les États-Unis s’employaient sans grand succès à isoler le régime castriste devenu le symbole de la lutte pour l’indépendance, l’URSS soutint le premier régime socialiste d’Amérique latine. Cuba reçu une aide financière en vendant son sucre à Moscou largement au-dessus du cours mondial et en achetant le pétrole soviétique bien au-dessous du cours de l’OPEP. Castro accepta en contrepartie d’intervenir militairement en Angola, et de devenir le porte-parole de l’URSS en Amérique latine et en Afrique. L’intervention militaire américaine à la Grenade en 1983 décidé par le président Ronald Reagan pour éviter la création d’un relais de la subversion soviéto-cubaine et les problèmes économiques et financiers créèrent d’importantes difficultés à Fidel Castro sans parler des atteintes aux droits de l’homme dénoncé par Amnesty International malgré la Libération en 1982 sur intervention de la France de l’écrivain cubain Armando Valladares emprisonné pendant 22 ans. Mais la faillite du système soviétique et l’arrêt des subventions du grand frère mettent à nu la dépendance de Cuba. Entre 1991 et 1994 le PIB de Cuba recul de 38 %. Le tourisme, désormais seul recours d’une économie en déroute est développé à marche forcée et devient la première ressource de l’île avec les remesas, dollars envoyés à leur famille par les cubains de la diaspora.
La santé du “Lider maximo” se dégrade fortement au début des années 2000. Gravement malade et victime d’une hémorragie intestinale Fidel Castro passera la main à son frère Raul Castro en 2006 tout d’abord provisoirement puis définitivement en 2008. En 2012 Castro apparaît au mois de mars en compagnie du pape Benoît XVI alors de passage à Cuba. L’ancien chef d’État Cubain, Fidel Castro, qui a dirigé Cuba du main de fer pendant près de cinq décennies et bête noire de 11 présidents américains d’Eiseinhower à Barack Obama et portes drapeaux des luttes anti-impérialiste du siècle dernier est mort ce vendredi soir 25 novembre 2016 à La Havane à l’âge de 90 ans.
Son décès qui survient à peine 2 ans après l’annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis vient définitivement tourner la page de la guerre froide qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962. Une page se tourne pour Cuba et pour l’histoire.