En haut des Champs-Élysées, au sommet de la colline de Chaillot, se trouve la place de l’Étoile Charles de Gaulle, d’où partent, comme des rayons, douze artères. Isolé au milieu de la place se tient la masse imposante et majestueuse de l’Arc de Triomphe. Le 26 février 1806 l’architecte français Chalgrin débute les travaux de l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris suivant le désir de Napoléon, qui voulait dédié ce monument parisien à la Grande Armée mais aussi “nourrir pendant 10 ans la sculpture française”. Le site de la butte de l’Étoile, alors situé dans la campagne fut retenu: de cet endroit, le monument serait vu depuis le centre de la capitale.
Dès Louis XV, on cherche à mettre en valeur cet endroit en lui créant un décor au centre. A partir de 1722, l’aplanissement et l’aménagement de la colline de l’Étoile suscitèrent nombre de projets grandioses ou farfelus. On veut en cet endroit un édifice grandiose mais on hésite beaucoup quand au choix de ce décor et les idées ne manquent pas. En 1758, Ribart, un architecte proposa même d’élever un éléphant-fontaine triomphal abritant des salons dans ses entrailles.
En 1799 le ministre de l’Intérieur ouvrira à un concours pour le décor de cette place: 13 projets seront présentés mais aucun ne sera retenu. C’est Napoléon qui rentrant d’Austerlitz et par décret décidera que s’élèvera au sommet de la colline de Chaillot un Arc de Triomphe colossal édifié en l’honneur des victoires des armées françaises. Soucieux de s’inscrire dans la continuité des plus grands empereurs romains, Napoléon ne pouvait pencher qu’en faveur d’un Arc de triomphe. Le projet farfelu de l’éléphant triomphal n’est pourtant pas abandonné et un pachyderme en plâtre sera construit place de la Bastille. Achevé en 1814, il sera détruit en 1846. Pfioouuu on a eu chaud !
Mais les travaux de construction de l’Arc monumental furent abandonnés après les premières défaites de l’Empire et ne reprirent qu’en 1832 pour être achevés sous le règne de Louis-Philippe en 1836. L’Arc n’a qu’une seule grande arche et dépasse par sa masse même l’Arc de Constantin à Rome: il a en effet 50 mètres de haut et 45 mètres de large et sa voûte culmine à près de 30 mètres du sol. Celui-ci fut inauguré par Thiers le 29 juillet 1836. ”ce monceau de pierre sur un monceau de gloire”, selon les termes de Victor Hugo, sert de support aux œuvres de grands artistes de la première moitié du 19ème siècle. Ses faces sont ornées de grands bas-relief dont le plus connu et le plus beau est celui de droite sur la face de l’Arc qui regarde l’avenue des Champs Élysée, œuvre de François Rude, représentant le “Départ des volontaires” en 1792, et connu surtout sous le nom de “la Marseillaise”. Les principales victoires napoléoniennes sont célébrées par d’autres bas-reliefs en haut, tandis que les boucliers sculptés dans l’attique, portent gravés les noms des grandes batailles.
La frise qui décore les quatre faces représente les grands personnages de la Révolution et de l’Empire, ou encore le retour des armées d’Italie ou d’Égypte.
Sous l’Arc est placé depuis 1920 la tombe du soldat inconnu, poilu anonyme de la Première Guerre mondiale dont la flamme est ravivée chaque soir au cours d’une cérémonie solennelle; une histoire du monument se trouve dans un petit musée à l’intérieur de l’arc, et l’on peut y lire les noms des 558 généraux donc certains sont soulignés parce que mort au champ d’honneur. Quant à sa vocation d’Arc triomphal, elle s’est prolongée jusqu’à nos jours: conquérants et libérateurs ont renouvelé le rite du défilé, remplacer en temps de paix par la parade militaire du 14 juillet.
Aujourd’hui l’Arc de Triomphe des Champs-Élysées, qui se trouve tout en haut des 2 km de la plus belle avenue du monde se retrouve au milieu de la saisissante perspective qui part de la statue équestre de Louis XIV et la pyramide, devant le Louvre et se perd à l’horizon derrière la Grande Arche de la Défense…