23 janvier 1964 le docteur James Hardie implante un cœur de chimpanzé chez un homme de 68 ans dont l’insuffisance cardiaque a atteint son dernier stade; Le greffon ne fonctionnera que quelques heures mais l’histoire est en marche. Après des études de médecine à l’Université du Cap, Christiaan Barnard part en 1956 étudier aux États-Unis les opérations à cœur ouvert. De retour en Afrique du Sud il y a introduit ce type d’opération. Le 3 décembre 1967 le professeur Barnard réalise alors la première greffe de cœur humain au Groote Schuur Hospital de Cape Town ( Afrique du Sud).
Réalisé par une équipe de 30 personnes cette opération très délicate et qui a duré 9h est assurée par le chirurgien Christiaan Barnard. L’opération est un succès bien que son patient Louis Washkansky âgé de 58 ans et qui a reçu le cœur d’une jeune femme de 25 ans Denise-Anne Darval succombe en effet à une pneumonie 18 jours après l’intervention. Cette opération fut néanmoins un grand pas dans le domaine de la chirurgie élargissant considérablement le champ d’application des transplantations d’organes et apportera à Barnard surnommé le “médecin des cœurs” une renommée internationale.
Quelques mois plus tard, le 12 mai 1968, à Paris, à l’hôpital Broussais a lieu la première greffe de cœur française. C’est l’équipe du professeur Charles Dubost qui opère le Révérend Père Damien Boulogne qui vivra un an et 2 mois avec son nouveau cœur. Doyen des greffés du cœur l’Américain Lewis Russell, d’Indianapolis, a été opéré en juillet 1968: il est mort en novembre 1974. le français Emmanuel Vitria a vécu avec le cœur d’un donneur de novembre 1967 à mai 1987: un record.
La greffe cardiaque est une opération lourde aux contraintes nombreuses: il faut que le cœur du donneur batte au moment où il est prélevé, ce qui suppose que celui-ci soit en état de mort cérébrale; d’autre part le temps dont on dispose entre le prélèvement et l’importation est court ( 10h maximum). La compatibilité immunologique entre donneur et receveur étudiée par comparaison de leur groupe tissulaire et sanguin doit être la meilleure possible pour réduire au maximum le risque de rejet.
La majorité des greffes cardiaques pratiqués aujourd’hui se fait avec des greffons humains; cependant la faible disponibilité de transplants et le contexte urgent dans lequel l’intervention doit être effectuée ont rendu nécessaire la recherche de solutions de remplacement: transplantation de cœurs d’animaux ( grands singes) d’une part, mise au point d’un cœur artificiel d’autre part.
