En 1168 à Fourvière, colline dominant la rive droite de la Saône à Lyon une église dédiée à la Vierge est construite sur l’emplacement de l’ancien forum de la ville romaine de Lugdunum. Ravagée ensuite lors des guerres de religions qui opposeront catholiques et protestants en 1562 elle sera restaurée en 1586 et accueillera les vœux successifs des habitants et des échevins face aux épidémies. En 1643 alors que la peste ravage le Sud de la France le prévôt des marchands et les échevins, montent à Fourvière le 8 septembre pour demander à la Vierge Marie de protéger la ville du fléau approchant et y font le vœu de renouveler ce pèlerinage si leur ville est épargnée. La peste recule et leur vœu est exaucé, voeu qui depuis est toujours honoré le 8 septembre. Un sanctuaire plus vaste est édifié en 1751. Fermé pendant la révolution, il est restitué au culte en 1805.
La basilique actuelle a été élevé après la guerre de 1870 à la suite d’un vœu de Mgr de Genouilhac qui s’était engagé à construire une église si la vierge épargnait à la ville l’invasion étrangère. Une souscription fut ouverte pour recueillir les fonds. La basilique de Fourvière, haut lieu de la spiritualité lyonnaise fait parti intégrante du patrimoine des Lyonnais est un symbole fort de la fête des Lumières fort et au cœur de celle-ci.
Deux siècles plus tard, en 1850, un concours pour la réalisation d’une statue de la vierge est commandé par le Cardinal de Bonald: c’est la statue dorée de la vierge sculpté par Joseph-Hugues Fabisch dans son atelier des quais de Saône qui surmonte la chapelle aujourd’hui. L’inauguration prévue le 8 septembre 1852 doit être annulée en raison d’une crue de la Saône. Repoussée au 8 décembre 1852 la bénédiction de la statue sur le clocher de l’ancienne basilique de Fourvière risque une fois de plus d’être annulée: le mauvais de temps vient contrarier les réjouissances et un violent orage éclate sur la ville. Le ciel finira par s’éclaircir mais les feux d’artifice prévus pour l’inauguration, noyés par les pluies violentes de la journée sont annulés.
Les Lyonnais désireux de dire « MERCI » à Marie, dans un mouvement commun et pour conjurer le mauvais sort disposent alors des bougies à leurs fenêtres et descendent dans la rue. A la nuit tombée, la ville entière est illuminée et les autorités religieuses suivant le mouvement la chapelle de Fourvière apparaît alors illuminée dans la nuit. L’événement d’une nuit qui devait être éphémère se renouvela en l’année suivante et prend un éclat particulier en 1854 quand fut proclamé le dogme de l’Immaculée Conception. Depuis, cette tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours et le soir du 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et illuminent leur ville pour la fête de l’Immaculée Conception. Naît ainsi la Fête des Lumières.
En 1989, cette fête de la Vierge très populaire à Lyon depuis le 8 décembre 1852 a été récupéré à travers le « Plan Lumière » par la municipalité Lyonnaise pour faire briller Lyon la « brumeuse » sur le plan international: 300 sites et monuments emblématiques de la ville sont mis en lumière. Dix ans plus tard, en 1999 la mairie voit les choses en bien plus grand avec le festival “Lyon Lumière”. Ce moment de fête populaire devient alors un véritable festival son et lumière et en 2001 la fête est rebaptisé « Fête des Lumières ». Elle dure alors quatre jours.
Manifestation au rayonnement international, les « illuminations » de la fête des lumières où l’innovation technologique fait bon ménage avec la tradition populaire attire aujourd’hui jusqu’à 4 millions de visiteurs, français et étrangers. Véritable institution à Lyon, la fête s’étend maintenant sur 3 jours et est le moment incontournable pour qui veut découvrir le patrimoine de la ville et l’occasion aussi d’y déguster les délicieux plats régionaux dans l’un des nombreux bouchons de la cité de la gastronomie au milieu des animations de rue. Depuis le 5 décembre 1998, le site historique de Lyon est inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO: en font partie les quartiers du Vieux Lyon, la colline de Fourvière, celle de la Croix-Rousse et le centre ville, la Presqu’île. Au confluent du Rhône et de la Saône, Lyon la capitale des Gaules brillera cette année encore de mille feux.