Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et dans un contexte marqué par des crimes contre l’humanité et des violations des libertés fondamentales l’Organisation des Nations Unies ( ONU) est créée. La charte, signé en juin 1945 fait de nombreuses références aux droits de l’homme et les États signataires y affirme clairement en préambule, leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine et dans l’égalité des droits des hommes et des femmes. Mais cette charte vise en premier lieu la préservation de la paix dans le monde. C’est pour cette raison qu’il apparaît comme nécessaire de rédiger un texte consacré cette fois exclusivement aux droits fondamentaux: la Déclaration universelle des droits de l’homme est adoptée par les Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948.
Tout comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 la Déclaration universelle des droits de l’homme est née en France. De septembre à décembre 1948, le Palais Chaillot dans le quartier parisien du Trocadéro, placé sous l’autorité de l’ONU, accueille l’assemblée générale de l’ONU qui adopte la déclaration. Le principal auteur du texte et lui aussi français: c’est le juriste René Cassin; il est réalisé avec l’américaine Eleanor Roosevelt (veuve du président Franklin Roosevelt) qui présidait la Commission des droits de l’homme. En ce début de guerre froide, la Déclaration universelle est votée par 48 pays, tandis que 6 pays du bloc soviétique s’abstiennent, au même titre que l’Arabie Saoudite et l’Afrique du Sud. Selon le livre Guinness des records, c’est le document le plus traduit au monde.
L’ambition de cette déclaration et grande. Elle affirme, dans son préambule, la nécessité de protéger les libertés fondamentales par un régime de droit, ce qui est ”un idéal commun à atteindre par tous les peuples et par toutes les nations”. « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité, l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme… Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. ». Par la suite la déclaration annonce des droits à la foi politique ( liberté individuelle, interdiction de l’esclavage et de la torture, droit à la sûreté, présomption d’innocence, liberté de conscience), sociaux et économiques (droit à un niveau de vie suffisant de manière assurer la santé et le bien-être des individus, droit à l’éducation…)
Celle-ci n’a pas été établie sans mal, pays occidentaux et pays socialistes devant se mettre d’accord sur une version commune, ce qui a conduit à quelques compromis. La portée juridique de la déclaration est faible et n’a pas la valeur juridique d’un traité international. Elle n’a pas de dimension contraignante et ne peut pas être invoquée devant un juge. La portée de ce texte est avant tout morale, s’appuyant sur l’autorité que confère la signature de la majorité des États du monde. Les pays membres des Nations Unies se sont engagés à collaborer afin de promouvoir les 30 articles des droits de l’Homme qui, pour la première fois dans l’histoire, sont assemblés et codifiés dans un document unique. Aujourd’hui, nombre de ces droits, sous différentes formes, font partie des lois constitutionnelles des pays démocratiques.
René Cassin fit adopter par l’ONU la Déclaration universelle des droits de l’homme et présida en 1965 la Cour européenne des droits de l’homme. prix Nobel de la paix en 1968 ses cendres furent transférées au Panthéon en 1987. À cette occasion François Mitterrand déclare: “ elle n’est pas intergouvernementale cette déclaration, elle n’est pas même internationale et seulement destinée aux ressortissants des États appartenant aux Nations Unies. C’est la marque de René Cassin; elle est universelle: destinée à tout homme, quelle que soit son origine, sa race, sa confession où le régime politique dont il relève.
Mais avant? La déclaration universelle des droits de l’homme est précédée de nombreux textes plus ou moins anciens et plus ou moins connus qui préparent et influencent sa rédaction. Les documents affirmant les différents droits de l’individu, tels que la Magna Carta (1215), la Pétition de droit (1628), la Constitution des États-Unis (1787), la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen en France (1789), et la Déclaration des droits des États-Unis (1791) sont les précurseurs écrits de la plupart des documents contemporains concernant les droits de l’Homme.
Le cylindre de Cyrus (539 av. J.-C.) Ce document antique conservé au British Museum est identifié comme la première Déclaration des droits de l’Homme dans le monde dans lequel le roi de Perse, après la prise de Babylone explique et définit le comportement à adopter face aux hommes conquis. Il proclame la liberté religieuse et interdit l’esclavage des vaincus. Traduit en chacune des six langues officielles de l’ONU et ses clauses sont analogues aux quatre premiers articles de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
La Magna Carta (1215) , ou « Grande Charte », qui énumère ce qui plus tard allait être considéré comme les droits de l’Homme. représente sans doute l’influence la plus ancienne et la plus importante dans l’élaboration historique des lois en usage aujourd’hui dans le monde anglophone.
Le 4 juillet 1776, le Congrès des États-Unis ratifie la Déclaration d’indépendance. la Déclaration a mis l’accent sur deux thèmes : les droits individuels et le droit à la révolution. Ces idées se sont largement répandues chez les Américains et se sont propagées dans le monde, influençant en particulier la Révolution française.
La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (1789). Le peuple de France renverse en 1789 la monarchie absolue préparant le terrain pour l’instauration de la première République française. Six semaines après la prise de la Bastille, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen est adoptée par l’Assemblée constituante, première étape vers la rédaction d’une constitution pour la République française.