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C’est arrivé un 12 novembre.

L’histoire de l’anesthésie est très ancienne. Il est d’ailleurs raconté dans la bible que Dieu a profondément endormi Adam avant de lui ôter la côte dont Eve a été faite, accomplissant ainsi la première opération sous anesthésie. Durant des siècles, les médecins ont, selon les civilisations, eu recours à des anesthésiques dérivés de l’opium et de l’alcool.

Timbre - La création d’Adam par Michel-Ange et la création d'Eve par Raphaël.
Timbre – La création d’Adam par Michel-Ange et la création d’Eve par Raphaël.
Timbre - La culture et l'utilisation du pavot est très ancienne.
Timbre – La culture et l’utilisation du pavot est très ancienne.

En mésopotamie le pavot fut cultivé pour ses propriétés somnifères; Egypte, grèce, Rome utiliseront la mandragore et l’opium, et Galien écrira au IIème Siècle, un éloge de l’opium dans lequel il exaltera les vertus médicamenteuse de celui-ci. Les chinois quant à eux employaient le cannabis ou chanvre indien et les incas utilisaient un extrait de feuilles de coca sur leurs patients. Les médecins musulmans ont également utilisé au cours du Moyen-âge le pouvoir anesthésique des dérivés de l’opium.

Timbres - Le Cannabis Cannabis Sativa ou Chanvre Indien.
Timbres – Le Cannabis Cannabis Sativa ou Chanvre Indien.
Timbres - Le Médecine arabe et ethnopharmacologie Ibn Sînâ (Avicenne pour les Occidentaux).
Timbres – Le Médecine arabe et ethnopharmacologie Ibn Sînâ (Avicenne pour les Occidentaux).

Shakespeare mentionne d’ailleurs l’action combinée de la mandragore et de l’opium: “Pavot, ni mandragore, ni tous les sirops somnifères du monde, ne te restitueront jamais le doux sommeil que tu avais hier …” On trouve aussi dans la Rogerine (plus vieux traité de chirurgie occidentale – XIIème siècle) la recette d’une “éponge somnifère imbibé de suc de jusquiame, d’opium et de chanvre indien.

Timbres - La mandragore ou mandragore officinale.
Timbres – La mandragore ou mandragore officinale.
Timbre - Sir Humphry Davy, physicien et chimiste britannique.
Timbre – Sir Humphry Davy, physicien et chimiste britannique.

Mais toutes ces méthodes d’anesthésie étaient bien trop peu efficaces. Le taux de mortalité postopératoire était d’ailleurs énorme au début du XIXème siècle et aucune opération ne pouvait se prolonger sans douleur aucune ou sans état de choc. Le XIXème siècle apportera l’anesthésie et sont essor est lié aux découvertes de chimistes français, britanniques américain et allemand et à l’amélioration des techniques chirurgicales par les chirurgiens britannique. Le protoxyde d’azote, ou « gaz hilarant », deviendra ainsi la première substance dont les pouvoirs anesthésiants seront reconnus, grâce aux travaux en 1799 du chimiste anglais Humphry Davy et de son étudiant Michael Faraday. Considéré tout d’abord comme un divertissement, il ne sera utilisé comme anesthésique qu’en 1844 par un dentiste américain, Horace Wells qui se fera extraire un dent par son étudiant, John Riggs.

Timbres - Les premières opérations sous anesthésie à l'éther.
Timbres – Les premières opérations sous anesthésie à l’éther.

Après trois siècles, les propriétés de l’eau blanche de Paracelse, alias vitriol doux de Raymond Lulle, que le pharmacien allemand Frobenius a baptisé éther en 1729, commence à intriguer les chimistes du début du XIXème siècle. En 1818, Michael Faraday ce jeune préparateur en pharmacie découvre les pouvoirs narcotiques des vapeurs d’éther. L’éther de plus en plus utilisé en Amérique, notamment par la jeunesse qui se réunit en des éther-parties qui dispensent une douce ivresse est très vite adopté en Europe. En Grande-Bretagne d’abord où à lieu la première amputation sous éther en décembre 1846 puis en France en 1847. Mais la véritable évolution se déroulera le 31 mars 1842 lorsqu’un médecin américain Crawford Long devra pratiquer une intervention superficielle sur un de ses patients: il a alors l’idée de l’endormir en lui faisant respirer de l’éther. Malheureusement, il oublie d’en faire part à ses confrères, et son innovation tombera dans l’oubli. Puis l’éther sera très vite remplacé par un nouveau produit plus volatil et plus agréable: le chloroforme. En 1831, le français Eugène Soubeiran, traitant l’alcool éthylique par le chlorure de chaux prépare le chloroforme et en rend compte en 1832 dans une publication intitulée “Recherches sur quelques combinaisons du chlore” et qui paraît dans les Annales de Chimie et de Physique. Mais cette découverte est aussi attribué à Justus von Liebig un célèbre chimiste allemand et à l’américain Samuel Guthrie. Pourtant, si l’on s’en tient aux dates de publication des travaux de Soubeiran, la priorité de la découverte revient à celui-ci. Soubeiran et Liebig se sont mépris tous deux sur la nature du produit qu’ils ont décrit et c’est Jean Baptiste Dumas qui, plus tard, lui donnera le nom de chloroforme en 1834 et en décrira la constitution et les propriétés physico-chimiques.

Timbre - Sir James Simpson et la première opération obstétricale au Chloroforme.
Timbre – Sir James Simpson et la première opération obstétricale au Chloroforme.

L’intérêt médical du chloroforme apparaît lorsqu’un obstétricien écossais d’Edimbourg, James Young Simpson l’utilise comme anesthésique obstétrical pour la première fois le 19 janvier 1847. La punition d’Eve était levée; elle pourrait ne plus enfanter dans la douleur. Le 12 novembre 1847, James Young Simpson publiera le compte-rendu de ce premier accouchement réussi sous chloroforme. Le succès de Simpson sera définitif quand le Docteur John Snow le 7 avril 1853, administre du chloroforme à la reine Victoria, qui met ainsi au monde sans douleur son huitième enfant au palais de Buckingham, le prince Léopold, d’où la dénomination d’”accouchement à la Reine”. Efficace et peu cher Il devient ainsi très en vogue et en 1858, à la mort d’Eugène Soubeiran, l’anesthésie au chloroforme était couramment pratiquée. Malheureusement la mauvaise qualité des mélanges anesthésiques à l’époque fut fatale à de nombreux patients. L’anesthésie est aujourd’hui réalisée au moyen de médicaments beaucoup plus sûrs.

Puis à la fin du XIXème siècle d’autres anesthésiques font leur apparition, la cocaïne est la première substance utilisée en anesthésie locale. Le premier à s’en servir sera le chirurgien viennois Koller qui avait, en 1884, découvert sa haute valeur pour l’anesthésie locale et par la suite des chirurgiens américains mirent au point la technique en injectant des solutions de cocaïnes dans les extrémités des nerfs.

Timbres - Méthode d'anesthésie moderne - Appareil de Boyle et premiere anesthésie génerale sous acupuncture.
Timbres – Méthode d’anesthésie moderne – Appareil de Boyle et premiere anesthésie génerale sous acupuncture.

Au début du XXème siècle, techniques et appareillages se perfectionnent et les anesthésies qui deviennent moins toxiques, peuvent alors se prolonger, ouvrant le champ à opérations jusqu’alors impossibles. L’anesthésie deviendra après la Seconde Guerre mondiale une discipline médicale autonome, auquel on y adjoindra la réanimation car si aujourd’hui la douleur est maîtrisée, le choc subit par l’organisme lors d’une opération est toujours présent et il s’agit non seulement d’endormir le patient, mais aussi de le surveiller avant, pendant et après l’opération et d’être à même de le réanimer à la moindre complication.

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