14 Juin -Journée Mondiale des Donneurs de Sang. Se mobiliser est crucial. 10 000 dons sont nécessaires chaque jour en France pour faire face à la demande. Et se chiffre à tendance à augmenter. Le don du sang est aussi vital qu’incontournable pour les secours d’urgence, les personnes atteintes d’un cancer, les victimes d’hémorragies ou celles touchées par des maladies du sang. Il est en effet impossible de remplacer le sang humain par des médicaments ou des produits de synthèse. Surtout, c’est 1 million de malades de soignés chaque année par ce biais (transfusion, médicaments dérivés du sang…).
L’homme a été fasciné par le sang depuis la nuit des temps. L’homme préhistorique savait déjà qu’un animal est condamné à mourir très vite s’il a perdu trop de sang. Le sang était donc le symbole de vie. Dans certaines cultures, on buvait le sang des animaux dans l’espoir d’acquérir leurs vertus : la force et le courage du lion par exemple. On allait même jusqu’à sacrifier des êtres humains pour s’assurer la faveur des dieux par cette «offrande de sang». Les premières tentatives de traitement par le sang remontent à l’Antiquité, où le sang était considéré comme un remède et une source de jouvence. Les Romains aisés buvaient le sang des gladiateurs tués. Au début du 13ème siècle, le médecin du pape Innocent III lui fit boire le sang de trois garçons de dix ans, mais en vain : le pape mourut et les garçons aussi. Plus proche de nous la Révolution française vit le sang des aristocrates guillotinés offert aux pauvres comme boisson reconstituante.
De nombreuses découvertes successives, comme celle de la circulation du sang en 1628 (William Harvey), ont été nécessaires avant que l’on puisse pratiquer la transfusion sanguine avec succès. A cette époque les moutons étaient des «donneurs de sang» particulièrement appréciés. C’est ainsi qu’on attribue l’invention de la transfusion sanguine au médecin français Jean-Baptiste Denis qui par une transfusion de sang de mouton, le 15 juin 1667 aurait guéri un garçon de quinze ans. Après plusieurs autres tentatives fatales, la transfusion de sang fut finalement interdite dans plusieurs pays comme la France et l’Angleterre. En 1675, le Parlement de Paris limita cette pratique à l’expérimentation animale et interdit toute transfusion chez l’homme. Il fallut attendre plus d’un siècle pour que cette technique soit réutilisée en médecine. Les premières transfusions de sang d’humain à humain ont été réalisées en 1818 sur des femmes affaiblies par les pertes de sang après l’accouchement. En général, la plupart des transfusions échouaient, provoquant des maladies chez les personnes transfusées, ou même leur décès, ce qui s’explique avant tout par le fait que les systèmes des différents groupes sanguins et le facteur Rhésus étaient inconnus. Pour la médecine, le sang a d’abord été considéré comme devant être éliminé, et la saignée faisait partie de l’arsenal thérapeutique des médecines développées de manière indépendante en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie.
Tout changea au début du XXème siècle. En 1900, Karl Landsteiner comprend qu’il existait des incompatibilités entre divers sangs humains et découvre l’existence des groupes sanguins de base, le système ABO, en comparant le sang de différents sujets. Dès lors, la transfusion de sang devient plus sûre pour les receveurs, les chocs transfusionnels deviennent très rares mais ne disparaissent pas complètement. Il obtient le prix Nobel de médecine en 1930.
La surface de chaque globule rouge comprend un réseau de molécules appelés antigènes. C’est grâce à la présence, ou non, d’un type particulier d’antigène qu’on à pu déterminer les groupes sanguins. Faire identifier son groupe sanguin procède d’une technique médicale banalisée, mais primordiale puisque, en cas d’accident, on ne peut être transfusé qu’avec le sang d’un groupe compatible avec le sien – mieux: du même groupe. Les premiers antigènes étudiés furent appelés A et B. Leur présence ou leur absence, détermine l’appartenance d’une personne aux principaux groupes ABO, c’est à dire A, B, AB ou O. Ceux qui ne présentent que des antigènes A appartiennent donc au groupe A; ceux qui ne présentent que des antigènes B, augroupe B; ceux qui présentent à la fois des antigènes A et B, au groupe AB; quant à ceux qui ne présentent aucun de ces antigènes, ils appartiennent au groupe O.
Les antigène les plus commun, A et B, sont accompagnés d’un autre antigène appelé facteur Rh, présent dans 85% de la population mondiale. Celui-ci sera découvert ensuite. Le système Rhésus est le plus connu du public, car il peut provoquer, outre des accidents transfusionnels, des conflits immunologiques entre la future mère et le foetus (par exemple femme a Rhésus négatif portant un enfant à Rhésus positif). Il fut nommé ainsi car il fut découvert dans le sang d’un singe, « macacus rhésus ». Le macaque en question avait été nommé « rhesus » en 1797 par le naturaliste Jean-Baptiste Audebert dans son histoire naturelle des singes.
Les premières transfusions sanguines à grande échelle auront lieu durant la 1ere guerre mondiale et, en 1923, le 1er centre de transfusion français ouvre. Accompagné des médecins américains S. Wiener et Philip Levine, Landsteiner découvre en 1940 le facteur Rhésus. Ils constatèrent que ce nouvel agglutinogène était responsable d’accidents inexpliqués de la transfusion. Pendant la deuxième guerre mondiale, la transfusion sanguine sera employée à grande échelle pour traiter les soldats blessés et deviendra réputée comme procédure de sauvetage.
L’hémoglobine est une protéine qui transporte du dioxygène dans l’organisme. Elle se trouve essentiellement à l’intérieur des globules rouges et est responsable de la couleur rouge du sang.
Un des derniers venus de ces systèmes, le système HLA (Human Leucocyte antigen), recense les groupes d’histo-compatibilité correspondant à de substances présentes sur les globules blancs et sur la plupart des cellules qui composent les organes. Ils furent découvert dans les années 1960 par le professeur Jean Dausset. C’est leur connaissance qui a permis les premières greffes d’organe.
En 2019, le don du sang est toujours une priorité pour les Hommes. En hommage à la contribution de Karl Landsteiner à la transfusion sanguine, la date du 14 juin, jour de sa naissance, a été retenue par l’OMS en 2004 pour célébrer la journée internationale du don de sang. Composant indispensable au fonctionnement du corps humain le sang ne peut actuellement être ni fabriqué ni synthétisé, le don du sang est donc primordial. Après prélèvement, les trois principaux composants du sang, plaquettes, plasma et globules rouges sont séparés. Une femme peut donner son sang 4 fois par an et un homme 6 fois par an. Un délai d’au moins 8 semaines entre chaque don doit être impérativement respecté.
Si chaque don est précieux, les donneurs les plus recherchés sont ceux du groupe O car leur sang peut être transfusé à un plus grand nombre de patients : on les appelle les donneurs universels.