Le 22 août 1812, un jeune explorateur suisse de 28 ans, Johan Ludwig Burckhardt entre dans Pétra accompagné de son guide bédouin et habillé comme lui : pour des raison de sécurité, il se fait appeler Cheikh Ibrahim. Après des siècles d’oubli, la cité perdue, qu’il ne peut hélas vraiment explorer de peur d’être découvert revit pour l’Occident. Située à 250 km au sud de la capitale de Jordanie, Ammam, Pétra est une ancienne cité caravanière Edomite puis Nabatéene. Des peuples plutôt méconnus, mais dont parle la bible. Et ses mystères fascinent archéologues et artistes. En mai 1818, une autre expédition parviendra à passer 2 jours sur le site, qui ne sera vraiment ouvert aux archéologues et aux visiteurs que dans les années 1830. Depuis Pétra n’a cessé de fasciner les voyageurs qui la visitent, tant par la splendeur de son cadre naturel que par ses innombrables monuments (environ 3 000).
Pétra, un trésor historique unique: dès la préhistoire, des grottes y sont habitées; depuis des siècles, d’admirables temples et palais sont comme sculptées dans les vertigineuse parois minérales. Cité sculptée dans la roche par la nature et par l’homme, elle offre un ensemble d’édifice monumentaux uniques au monde, taillés dans du grès rose. Située à mi-chemin de la mer rouge et de la mer morte, la ville était, dans l’antiquité un carrefour important sur la route des caravanes transportant encens, épices, soies et autres produits précieux entre l’Arabie, l’Egypte et la Syrie-Phénicie. Pétra qui tire son nom du grec « pierre » ou « roche » est souvent décrite comme la huitième merveille du monde.
Le site classé par l’Unesco en 1985 sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité, est aujourd’hui considéré comme l’un des hauts lieu de notre planète et un site archéologique illustre (moins de 10% de la cité a été mis à jour). Pétra, la capitale nabatéenne atteignit son apogée entre le 1er siècle avant JC et le 1er siècle Après JC. Autant dire que Pétra la mystérieuse a encore beaucoup à nous apprendre sur cette culture ancienne. Sa position stratégique et commerciale lui assurait sa prospérité. Mais l’ouverture des routes maritimes à l’époque romaine fut fatale à la cité et aux nabatéens. En 106 après JC la ville de Pétra tomba aux mains des romains. Occupée par ces derniers puis conquise par les arabes et ensuite par les croisés, elle sera ensuite uniquement habitée par les bédouins et tombera dans l’oubli pendant plus de 600 ans jusqu’à sa redécouverte en 1812.
On imagine la surprise et l’émotion de Johan Ludwig Burckhardt redécouvrant la ville en 1812! Invisible depuis la route, une faille, appelée Siq, s’enfonce dans le roc, seule voie empruntable pour entrer dans la ville. Ce long corridor de plus de 1 km et large de quelques mètres seulement, se fraie un chemin entre les falaises pouvant atteindre 100 mètre de haut. Ici ou là, d’étranges sculptures apparaissent. Au bout du Siq se distingue, dans l’entrebâillement de la roche, le Khazneh “trésor du pharaon”. Il s’agit en fait du tombeau d’un roi nabatéen et non celui d’un pharaon. Image célèbre de Pétra, il dévoile, entièrement intégrée à la roche, une façade d’inspiration corinthienne avec deux niveaux de colonnes s’ouvrant sur des salles intérieures vastes et travaillées. Au-delà, la route s’élargit un peu pour déboucher sur la ville basse, dont les parois révèlent quelque 600 tombeaux édifiés dans la falaise! Parmi les nombreux monuments cultuels, un théâtre romain se découpe plus loin sur un paysage majestueux, tandis que le cardo maximus déroule une grande chaussée pavée à colonnades menant à l’arc de triomphe et aux ruines du temple de Qasr el-bint. La route s’élève ensuite dans une interminable ascension de 800 marches taillés à même la roche. En haut, la voir débouche sur une vaste esplanade où s’élève un édifice monumental, le Deir, dont le nom signifie monastère. La façade de ce temple, haute de 42 m sur 45 m de large, rappelle l’architecture du Khazneh. Il est entouré de montagnes escarpées aux couleurs flamboyantes, cadre minéral d’une beauté à couper le souffle.