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C’est arrivé un 3 janvier.

C’est vers 422 que naît Geneviève, la sainte patronne de Paris mais aussi du diocèse de Nanterre et de la gendarmerie nationale française (Geno-Veifa, en germanique « née au sein d’une femme ») sur le territoire des Parisiens, à l’ouest de Lutèce dans le village de Nanterre, au-dessus des rives de la Seine, dans la propriété de son père, un riche romain. La tradition qui en fait la fille d’une humble bergère fut forgé vers le 17e siècle. L’histoire est toute autre: son père, Severus ancien officier supérieur de l’armée romaine puis magistrat municipal parisien, et sa mère Gerontia, habitent dans un beau et riche domaine et Geneviève est fort choyé par ses parents. Toute jeune enfant, elle fuit les jeux de ses compagnes et se recueille dans une petite église voisine. Vers l’âge de dix ans, elle rencontre deux évêques, le prestigieux Germain d’Auxerre et Loup de Troyes, qui passent par Nanterre lors de leur voyage pour une mission d’évangélisation en Grande-Bretagne. « Béni soit, dit Germain à ses parents, le jour où cette enfant vous fut donnée. Sa naissance a été saluée par les anges, et Dieu la destine à de grandes choses. » Puis, s’adressant à la jeune enfant, il la confirma dans son désir de se donner tout à Dieu : « Ayez confiance, ma fille, lui dit-il, demeurez inébranlable dans votre vocation ; le Seigneur vous donnera force et courage. » Cette rencontre sera décisive pour Geneviève. Devenu orpheline vers 437 peu après ses 15 ans, elle voue sa vie à Dieu et à la charité et abandonne Nanterre, non sans avoir emportée avec elle une importante fortune qui lui sert à fonder une communauté dont toute l’activité est consacrée aux indigents à Lutèce même, où elle s’installe, chez sa marraine, dans l’île de la Cité.

Timbre - Sainte Geneviève à Paris vers 480.
Timbre – Sainte Geneviève à Paris vers 480.

Vers cette époque, le nom de Paris du nom des “parisii”, habitants de la région, remplace peu à peu celui de Lutèce. Lorsque, en 451, Attila surnommé “le fléau de Dieu” et ses Huns paraît devant Troyes, après avoir incendié Metz, Verdun, Laon, Saint-Quentin, Reims et que le bruit courait que Paris serait l’étape suivante, Geneviève (probablement magistrat de la curie municipale, ayant succédé dans cette charge à son père, selon le droit romain) réussi à convaincre les Parisiens qui ne songent qu’à fuir de ne pas céder à la panique. Geneviève réunit les femmes au baptistère de Saint-Jean-le-rond et, leur rappelant les grands exemples de Judith et d’Esther, les invite à détourner le fléau que sont les Huns à force de jeûnes et de prières. Une armée de coalition commandée par le Romain Aetius et comportant un important détachement franc et placé sous les ordres de Mérovée, arrête alors leur progression lors d’une bataille décisive qui eut lieu aux “Champs catalauniques” près de Troyes. Quand arrive la nouvelle qu’Attila à rebroussé chemin et repassé le Rhin, les Parisiens lui attribue le mérite de la préservation de leur cité (alors modeste bourgade de 2000 habitants environ) et lui vouent désormais une reconnaissance enthousiaste.

Timbres - Le Fleau de Dieu Attila et son épée.
Timbres – Le Fleau de Dieu Attila et son épée.

Les Huns sont apparus sur les bords de la mer Caspienne dans la seconde moitié du IVème siècle. Peu à peu, ils établissent leur domination sur un immense territoire, du Caucase à l’Inde, de la Moldavie à la Hongrie. Attila, leur chef, fut beaucoup moins un guerrier barbare qu’un diplomate habile, toujours prêt à négocier pour agrandir ses états. Ce n’est qu’après avoir cherché une alliance avec l’empereur romain (c’était alors le faible Valentinien III) puis offert ensuite au roi des Wisigoths son appui contre les Romains, qu’Attila se retourna brusquement contre la Gaule.

Carte Maximum avec timbre personnalisé Sainte Geneviève et Saint Germain émis par l'APN.
Carte Maximum avec timbre personnalisé Sainte Geneviève et Saint Germain émis par l’APN.

Plus tard, en 481, lorsque les Francs, rejetés par le général gallo-romain Syagrius au-delà de la Somme, tentent de réduire Paris en l’affamant, c’est encore Geneviève qui sauvera la ville. La famine est proche: avec quelques compagnons, sainte Geneviève remonte la Seine jusqu’à Troyes d’où elle rapporte des provisions. Après avoir sauvé Paris par deux fois Geneviève jouit d’un immense prestige; de nombreux miracles lui sont attribués. Sa réputation traverse non seulement la Seine, mais aussi les frontières de la Gaule et même celles de l’Occident puisqu’elle atteint en Asie Siméon le Stylite qui interroge souvent des marchands venu de Marseille et des ports de la Gaule sur les activités de Geneviève, la Lutécienne.

Timbre - Clovis De la Gaule à la France 496-1996.
Timbre – Clovis De la Gaule à la France 496-1996.
Timbre - Clovis la Bataille de Vouillé en 507.
Timbre – Clovis la Bataille de Vouillé en 507.

Mais après le meurtre de Syagrius en 486, Geneviève se résigne à laisser le chef franc Clovis prendre le contrôle de Paris en 486. Convertis au christianisme par Clotilde son épouse Clovis réunifie presque la Gaule, battant les Alamans à Tolbiac (496) et écrasant les Wisigoths à Vouillé (507), seul les burgondes échapperont à son autorité. En 508, il reçoit les insignes de consul des mains d’un envoyé de l’empereur romain d’Orient installé à Constantinople et choisi Paris pour capitale. Grâce à la puissance militaire du royaume franc, la ville de Paris et à l’abri des guerres et prospère. C’est le début de la dynastie mérovingienne: après lui viendront, entre autres, Childebert, Chilpéric et Dagobert.

Bloc de timbres - Les grandes heures de l'histoire - Sainte Geneviève et Clovis avec Plan de la ville de Paris au Vème Siècle.
Bloc de timbres – Les grandes heures de l’histoire – Sainte Geneviève et Clovis avec Plan de la ville de Paris au Vème Siècle.

Geneviève meurt le 3 janvier 512, à l’âge de 89 ans, vénérée du peuple parisien et honorée de l’amitié de la reine Clothilde et du roi Clovis. On peut lire dans sa biographie qui a probablement été écrite par un contemporain, une vingtaine d’années après la mort de la Sainte: “Geneviève s’en alla vers le Seigneur dans une bonne vieillesse après avoir vécu plus de dix fois huits ans, et elle fut dans la paix le 3 janvier” la brièveté avec laquelle est noté la mort de Geneviève contraste avec la prolixité de son biographe pour évoquer tant d’épisodes de son enfance et de sa vie active; il s’en rendit tellement compte qu’il le nota: “je me suis appliqué à garder le silence sur la fin de sa vie et l’honneur de ses funérailles.” La reconnaissance des Parisiens la suivra par-delà la mort. Ils lui érige d’abord un humble oratoire dans un coin du cimetière qui occupait la montagne Lutèce (le haut de l’actuelle rue Soufflot). Les fidèles y afflue et l’oratoire fait place à une église consacrée à Saint-Pierre et Saint-Paul (Clovis en 511 et Clotilde en 545 y seront enterrés).

Son cercueil sera orné de pierres précieuses et de plaques d’or en 630, par Eloi, conseiller de Dagobert Ier. Mais le prestige de la sainte est tel que l’Église, débaptisée, devient au IXème siècle l’Eglise Sainte-Geneviève qui sera le centre d’une des plus célèbres abbaye de l’ancien régime. Le mont Lucotitius elle-même prend son nom (Mont Sainte-Geneviève) et chaque fois qu’une nouvelle menace pèse sur la ville (normands, épidémies ou anglais) c’est elle qu’on va encore chercher: on conduit sa châsse, oeuvre de Saint-Éloi en procession jusqu’à Notre-Dame, à la pointe de la cité, face à l’ennemi. Le parcours et alors tendu de draps et tapissé de fleurs tandis que battent les cloches de toutes les églises. Les révolutionnaires tente en vain de mettre fin à cette vénération: en novembre 1793, ses cendres sont jetés à la Seine et sa châsse portée à la Monnaie. Son culte se perpétuent néanmoins au sommet de sa “montagne”, en l’église Saint-Etienne du Mont qui, plus heureuse que la vieille abbaye Sainte-Geneviève, démoli de 1802 à 1807, conserve dans une châsse un fragment du sarcophage mérovingien et des reliques qui avaient été dispersées au cours des siècles, perpétuant ainsi le souvenir de celle qui, par son calme et sa foi, sauvera Lutèce du péril d’Attila.

Timbres - La Basilique Saint-Denis chef-d'œuvre de l'art gothique et dernière demeure des rois de France.
Timbres – La Basilique Saint-Denis chef-d’œuvre de l’art gothique et dernière demeure des rois de France.

La basilique Saint-Denis:Grâce à sa position devenue éminente dans la capitale, Geneviève promeut le culte de saint Denis. En cette fin de Vème siècle Geneviève achète les terres autour de Catheuil (Catulliacus), village antérieur à l’actuelle ville de Saint Denis où se trouve l’emplacement du tombeau présumé du premier évêque de Paris, Saint Denis qui fut décapité vers 250 . Elle parvint vers 475 à convaincre les prêtres d’ériger à cet endroit une église et fait lever un impôt, surveille et dirige l’édification du bâtiment. Celle-ci fut agrandie par la suite à deux reprises sous les Mérovingiens, notamment sous Dagobert Ier. Puis vers l’an 630, on y plaça les corps de Saint Denis et ses deux compagnons, le prêtre Rusticus et le diacre Eleuthère. Cet édifice s’affirmera comme l’un des plus riche du royaume. A partir de l’an 1137, l’église abbatiale fut reconstruite par l’abbé Suger et l’architecte Pierre de Montreuil l’acheva en 1281. Profanée et dévastée durant la Révolution française, Viollet-le-Duc lui donna son aspect actuel. De Clovis à Louis XVIII, presque tous les rois de France y ont leur sépulture.

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