Le 10 Février 1634, Galiléo Galilei dit Galilée abjure ses théories héliocentriques devant le tribunal de l’inquisition. Sachant qu’il était vain de vouloir résister aux foudres de l’Inquisition, Galilée prit après vingt jours de procès la sage décision d’abjurer ses théories à huis clos au Couvent de la Minerve, alors que les abjurations étaient habituellement publiques: “ le dit Galilée acquiesça le mesme jour, abjurant, maudissant et detestant la sus dite erreur, de voix et par escrit, dans le couvent de Minerve, et promit à genoux, la main sur les Saints Evangiles, de n’aller jamais à l’encontre de la sentence sus dite”. Mais que reproche donc au juste ses détracteurs à ce vieillard de 70 ans: le premier et principal chef d’accusation, formulé dans la sentence prononcée par le tribunal de l’Inquisition, semble répondre très clairement à cette question; suite à l’observation intense du ciel à l’aide de sa lunette, Galilée s’était rallié en 1610 au système de Copernic qui place le Soleil, et non plus la Terre, au centre de l’univers (thèse « héliocentrique ») bouleversant le dogme chrétien qui met l’homme au centre de toute chose (thèse « géocentrique »). Il affirme que la terre tourne autour du soleil et qu’elle n’est par conséquent pas le centre de l’univers: l’héliocentrisme est à cette époque clairement réfuté par l’Eglise catholique romaine. Parce qu’il remettait en cause les certitudes des théologiens, Galilée, jugé par le tribunal de l’Inquisition, fut condamné. Accusé d’hérésie, il doit pour se sauver renier l’oeuvre de sa vie pour ne pas finir sur le bûcher. Et pourtant, il en est convaincu: la Terre tourne!
Galilée n’a jamais, après son abjuration, prononcé la phrase que la postérité lui a prêtée: « Et pourtant, elle tourne! » – « E pur, si muove ! » et qu’on peut voir sur le timbre ci dessus. Cette parole entrera dans l’histoire en 1757, par le Turinois Giuseppe Baretti, dans son livre « The Italian Library ». Personne n’y a jamais fait allusion avant ce livre écrit alors que Galilée était mort depuis cent quinze ans.
En 1543, l’astronome polonais Nicolas Copernic remet en cause le modèle géocentrique de l’univers, défendu par l’Eglise. Mais Copernic meurt avant d’avoir réussi à prouver l’exactitude du système héliocentrique. Un siècle plus tard, Galilée reprend ses recherches et prouve que la Terre n’est pas le centre de l’univers. Cet homme de sciences aux compétences multiples va bousculer les certitudes de son époque à partir de démarches scientifiques fondées sur l’observation. Galileo Galilei, avait commencé à observer la lune et les étoiles à l’aide d’une lunette révolutionnaire et ses découvertes lui avaient peu à peu permis de confirmer la rotation de la Terre autour du Soleil, constatée avant lui par Copernic.
Bien que très introduit à la cour pontificale, Galilée fut soumis à un premier procès inquisitorial en 1616 et condamné à faire le silence sur les thèses héliocentriques. En 1631, il reçu l’autorisation par l’église de publier son livre « Un dialogue sur les deux grands systèmes du monde », à condition de ne présenter l’héliocentrisme comme une hypothèse, et non une thèse. Ce livre est un dialogue entre 3 personnes; la première soutient l’héliocentrisme, la seconde le géocentrisme de Ptolémée et Copernic, la troisième n’a aucune opinion. Accusé de ne pas respecter cette limitation, il fut à nouveau jugé et condamné à se rétracter (1632-1633).
C’est en 1757 que l’Eglise admit que l’on pouvait enseigner la thèse héliocentrique et ce n’est qu’en 1822 que les ouvrages de Galilée, Copernic et Kepler ne furent plus mis par l’Eglise à « l’Index » c’est-à-dire classés dans la liste des livres interdits. Mais il faudra attendre 360 ans et l’année 1992 pour que le pape Jean Paul II, au terme d’une enquête de 13 ans, reconnaisse que l’Eglise s’était trompée. Les Nations unies ont proclamé 2009 Année internationale de l’astronomie pour commémorer la première utilisation d’un télescope par Galilée car c’est en 1609, il y a 400 ans que Galilée a pointé sa célèbre lunette sur des taches solaires, des cratères et des montagnes à la surface de la Lune ainsi que sur les satellites de Jupiter. Ce sont ces découvertes, qui ont confirmé la rotation de la Terre autour du Soleil constatée par Copernic, et qui ont voudront à Galilée les foudres de l’Inquisition.