Le 6 février 1778 le Traité d’Alliance franco-Américaine signé à Versailles scelle l’alliance et l’amitié entre les Etats-Unis et la France. Deux ans après la Déclaration d’indépendance signé à Philadelphie le 4 juillet 1776 ce traité est le résultat des efforts conjugués du Comte de Vergennes et de Benjamin Franklin (voir notre article: Déclaration d’indépendance: c’est arrivé un 4 juillet). La France devient ainsi le premier pays étranger à reconnaître la toute jeune Amérique. Par cet accord signé sous la dénomination de « Traité franco-américain d’amitié et de commerce » le roi Louis XVI réitère son soutien aux Amériques leur apportant de l’argent, des armes, un corps expéditionnaire, une escadre sous le commandement de Rochambeau pour soutenir et gagner leur guerre d’indépendance.
Timbre French Alliance 1778 représentant Louis XVI remettant à Benjamin Franklin les traités signés entre la France et les Etats-Unis le 6 février 1778. (Illustration tiré d’une reproduction d’une sculpture de Charles-Gabriel Sauvage dit Lemire 1741 – 1827);
Le 6 février 1778, le comte de Vergennes, ministre des affaires étrangères de Louis XVI, signe un traité de commerce avec Benjamin Franklin, qui représente à Paris les « Insurgents » des Treize Colonies anglaises d’Amérique. Vergennes, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères,deviendra un personnage clé de l’indépendance des Etats-Unis. Il fut « le plus sage ministre que la France eût rencontré depuis longtemps, et le plus habile qui se trouvât aux affaires en Europe ». (Albert Sorel).
Dans ce conflit la France voyait l’occasion de prendre sur la Grande-Bretagne la revanche du désastre qu’elle lui avait infligé en 1763. Cet accord Franco-Américain consistait en un traité de commerce et d’amitié (rendu public) et en un traité d’alliance militaire, qui devait rester secret jusqu’à la rupture entre la France et la Grande-Bretagne. Outre une aide navale et militaire, les Insurgents sont donc assurés de recevoir les fonds nécessaires à leur effort de guerre. (Les colons américains révoltés étaient nommés par les Britanniques « insurgents » ou encore » Patriots »). La signature de ce traité d’alliance entre la France et un pays en guerre depuis trois ans avec la Grande-Bretagne était indéniablement « une déclaration implicite de guerre » de la France à la Couronne britannique annonçant clairement l’imminence de « la déclaration explicite » survenue finalement le 10 juillet 1778 jour ou la France déclare la guerre contre l’Angleterre. Une semaine après, le 17 juin 1778, dans ce qui reste comme le premier acte d’hostilité sérieux entre la France et la Grande-Bretagne, la frégate de 650 tonneaux et armée de 32 canons « Belle Poule » engage avec succès la frégate anglaise de 28 canons « Arethusa ».
Du 28 septembre au 19 octobre 1781, la bataille de Yorktown oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis.
Le 19 octobre 1781, cette contribution des troupes et de la flotte française permettra aux insurgés de remporter enfin une victoire décisive face aux Anglais marquant la fin imminente des hostilités sur le continent Américain. Lassée de cette interminable guerre l’opinion anglaise souhaite en finir. Londres accepte de négocier et après d’interminable négociations la paix est signée à Versailles le 3 septembre 1783: la Grande-Bretagne reconnait l’indépendance des Etats-Unis. Cet acte de naissance officiel des Etats-Unis, ce traité est aussi le symbole de l’amitié franco-américaine: cette amitié pour laquelle les deux nations auront maintes fois encore l’occasion de « donner leur or et verser leur sang ».