Mais pourquoi le gui est-il censé porter bonheur au jour de l’an? Il n’est pas rare qu’aujourd’hui on accroche dans les maisons cette plante décorative à l’occasion du nouvel an, en souhaitant qu’elle porte bonheur à tous ceux qui s’embrassent dessous. Mais d’ou vient donc cette tradition? Très certainement des Gaulois pour qui le gui était une plante sacré; son nom signifierait « celui qui guérit tout ». Ainsi ces derniers attribuaient au gui des vertus médicinales et d’immortalité, car ses feuilles restaient vertes, même en plein coeur de l’hiver. C’est pour cela qu’au début de la nouvelle année, au solstice d’hiver les druides vêtus de blanc cueillaient le gui à l’aide d’une serpe d’or le en disant en langue celte « O Ghel an Heu » c’est-à-dire « Que le blé germe », l’offrant ensuite aux villageois au cours d’une cérémonie particulière, en guise de porte-bonheur. La plante devait rendre les récoltes plus abondantes et les femmes plus fécondes.

Cette parole des druides s’est ensuite déformé au fil des siècles pour devenir au Moyen Âge « Au gui l’an neuf ». L’histoire raconte aussi que des ennemis qui se croisaient sous une boule de gui dans les bois devaient observer une trêve d’une journée avant de reprendre les combats. De là vient certainement la coutume de suspendre une boule de gui au plafond pour le jour de l’an et de s’embrasser dessous en signe d’amitié. Des boules de gui étaient même installées sur la porte des maisons pour éloigner les mauvais sorts. La tradition a ensuite perduré, même après l’arrivée du christianisme. D’origine celtique cette tradition a été transportée par les colons jusqu’en Amérique où elle est toujours vivante. Même si sa signification païenne a été oubliée depuis belle lurette, la coutume d’échanger un baiser sous un rameau de gui perdure encore dans de nombreux pays. Ainsi, un baiser échangé par un couple d’amoureux sous le gui est interprété comme une promesse de mariage, tout en se voulant un présage de bonheur et de longue vie.
La nouvelle année accorde à chacun le droit d’envoyer un baiser en charmant endroit! Alors pour ne pas oublier ce moment tragique que fut la grande guerre: cette année faites-vous des baisers sous le gui, pas la guerre.

Le gui (nom vulgaire Viscum album) est un arbrisseau parasite de la famille des loranthacées. Déposé par les oiseaux (principalement par les grives) qui frottent leur bec, chargés de graines, sur les rameaux, il émet des petites racines nommés suçoirs qui pénètrent dans l’écorce et se répande dans l’épiderme et les vaisseaux du bois. Ainsi le gui se nourrit de la sève de son support et l’épuise. Il était utilisé autrefois en herboristerie pour soigner épilepsie, problèmes nerveux ainsi que la la coqueluche. Toxique à forte dose il fait aujourd’hui l’objet de nombreuses recherches scientifiques pour démontrer ses bienfaits sur le système immunitaire et contre l’hypertension. Le gui aurait aussi la capacité d’inhiber les tumeurs cancéreuses. Et si nos ancêtres gaulois et leurs druides avaient raison!!!.