L’armistice, signé le 11 novembre 1918, marque la fin des combats de la première guerre mondiale de 14-18, la victoire des alliés et la capitulation de l’Allemagne. Le cessez-le-feu fut effectif à 11h et déclencha en France des volées de cloches et des sonneries de clairon annonçant la fin de cette guerre qui entraina la mort de plus de 18 millions de personnes, des millions d’invalides et de mutilés. La France récupère à cette occasion l’Alsace Lorraine, annexée par l’Allemagne en 1870, qui était l’un des principaux motifs de la guerre. La France est victorieuse mais la France est meurtrie.
La paix revient enfin, mais à quel prix! L’Europe en pleine prospérité en août 1914, en sort exsangue et ruinée. Pour les soldats, l’armistice met fin au calvaire. La grande guerre aura mobilisé 65 millions d’hommes dans le monde et déployé des moyens matériels sans précédent (avions, chars, sous-marins) ainsi que démesurés (artillerie avec des canons de 120km de portée) et particulièrement atroces (gaz de combat mortels inaugurés à Ypres, lance flammes utilisés pour griller les soldats dans les tranchées). 8 500 000 militaires de tout pays ne reviendront jamais de ce premier conflit d’envergure mondiale. Allemands et Austro-hongrois (3 millions), Russes (1,7), Français (1,4), Britanniques (900000), Italiens (650000) mais aussi tant d’autres.
A la 11ème heure de ce 11ème jour du 11ème mois de l’année 1918, la délégation allemande se présente devant le maréchal Foch, dans un wagon placé en forêt de compiègne. Avec résignation, elle signe les dures conditions de l’armistice. Son annonce suscite une joie délirante dans les grandes villes: la foule envahit les boulevards et les places. Dans chaque village, les cloches sonnent à toute volée. On chante, on danse, on ovationne soldats et chefs alliés. Clemenceau, « le Père la victoire », est acclamé à la chambre des députés. Mais , très rapidement,les célébrations de la victoire font place à la poursuite du travail de deuil.
La paix ne sera signé qu’en juin 1919 à Versailles, confirmant le démembrement des empires allemands et austro-hongrois, tout en respectant le principe de partage selon les nationalités demandé par le président Wilson. Par le traité de Versailles la France recevra, en plus de l’Alsace-Lorraine, une partie du Congo, du Togo et du Cameroun ; mais la Sarre convoitée restera allemande, selon le principe des nationalités. L’indemnité de guerre à payer par l’Allemagne sera fixée à 400 milliards de francs-or, dont la moitié pour la France. Ce montant exorbitant jamais payé en totalité mènera cependant l’Allemagne au bord de la ruine et favorisera l’avènement d’Hitler.
Les 14 points du Président Wilson: Wilson préconise la suppression de la diplomatie secrète, la liberté des mers et celle du commerce international, la limitation des armements, le règlement des questions coloniales et la création d’une société des nations chargée de maintenir la paix mondiale. Concernant les territoires occupés, le président américain demande l’évacuation allemande de la Russie et de la Belgique, et le retour de l’Alsace à la France. Enfin plusieurs de ses points se rapportent aux pays d’Europe centrale et à la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.
La victoire est commémorée à cette date du 11 novembre par un défilé descendant les Champs-Elysées, sur fond d’Arc de triomphe.
A partir de 1920, une flamme perpétuelle y sera entretenue pour commémorer le sacrifice des soldats pendant la grande Guerre. Le 11 novembre ne deviendra férié qu’à partir de 1922, donnant lieu à 11 heure (heure de l’entrée en vigueur de l’armistice) à un rassemblement autour du monument aux morts.
Pas un village de France n’aura été épargné par le lourd tribut à payer à cette guerre. Chaque ville et village aura son monument commémoratif, avec la liste de ses enfants morts pour la patrie. Des familles entières auront perdu lors de ce conflit toute descendance mâle. Le 10 novembre 1920, huit cercueils contenant les dépouilles non identifiées de soldats sont installés dans la citadelle de Verdun. L’un d’entre eux est choisi par un orphelin de guerre et ramené à Paris. Escorté par un cortège de mutilés, et par une famille fictive composée d’une veuve, d’un orphelin et de parents ayant perdu leur fils, le corps est déposé brièvement au Panthéon. il est ensuite exposé solennellement le 11 novembre sous l’Arc de Triomphe De l’Étoile avant d’y être définitivement inhumé en janvier 1911. Les parlementaires veulent par ce geste, honorer le sacrifice des combattants en un lieu exceptionnel. L’exemple français n’est pas isolé: l’Angleterre dans l’abbaye de Westminster, l’Italie sur la place de Venise, à Rome, rendent également hommage à leurs disparus en inhumant un des leurs.
Réalisé par Moretti pour le 80ème anniversaire de l’Armistice en 1998, l’illustration symbolique de ce timbre montre les dégâts causé par la guerre : les drapeaux des pays belligérants ( Allemagne, Autriche, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie) sont enchevêtrés comme du verre brisé et les empires russe, allemand et austro-hongrois sont à terre, couronne vers le bas.