René Marie Laennec est né le 17 février 1781, à Quimper, il fait parti des médecins français de la Révolution et de l’Empire qui ont bouleversé la vieille conception de la médecine. Il fut, sinon le créateur, du moins un fervent défenseur de la méthode anatomo-clinique qui constitua une étape fondamentale dans le développement de la médecine moderne et scientifique. Installé à Paris en 1801, Laennec devient officiellement médecin en 1816, à l’hôpital Necker et s’intéresse aux maladies pulmonaires. Il exercera ses fonctions dans plusieurs grands hôpitaux : Beaujon, la Salpêtrière, Necker, la Charité. Il fit avancer la connaissance de la tuberculose, dont il mourut pourtant. Laennec meurt assez jeune, à l’âge de 45 ans, le 13 aout 1826, 10 ans après la découverte qui reste attachée à son nom et qui connaitra une immense diffusion : le stéthoscope. Son nom est aujourd’hui passé à la postérité.

Comme de nombreuses autres inventions, le stéthoscope est né un peu par hasard. Pour améliorer l’auscultation pulmonaire et cardiaque il imagina en 1816 d’interposer un cylindre entre le thorax du malade et son oreille. Une histoire raconte que devant ausculter une femme, Laennec créa un tube à partir de feuilles de papier pour ne pas avoir à coller sa tête contre la poitrine de sa patiente; chose imprévue, les battements étaient bien plus perceptibles qu’à l’oreille nue. C’est donc un simple rouleau de papier qui, en 1816, lui servit de premier stéthoscope. Puis il fabriqua un cylindre en bois, long d’une trentaine de centimètres, aux extrémités évasées et percé d’un tube en son axe médian, auquel il donna ce nom (du grec stethos « poitrine » et scope signifiant « examiner »). Son Traité de l’auscultation médiate, qui fut publié en 1819, lui assura une universalité et légitimité renommée.
Le stéthoscope fut entrevu par un contemporain de Newton, le docteur Hoope, qui écrivait : « de même que dans une horloge nous entendons le mouvement du balancier…ne pourrait-on pas découvrir les mouvements des parties intérieures des corps animaux, végétaux ou minéraux, par le son qu’ils rendent ? ».

Un modèle de stéthoscope différentiel (qui permet grâce à l’effet stéréo d’entendre les sons d’une partie du corps à deux endroits différents) sera mis au point après la disparition de Laennec par le docteur Alison en 1851. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que se généralisa l’emploi du stéthoscope biauriculaire doté d’un système amplificateur des sons mais il faudra attendra 1961 pour que le stéthoscope moderne s’impose par l’entremise du docteur David Littmann. Il existe aujourd’hui des stéthoscopes numériques qui transmettent les données en temps réel des sons cardiaques ou pulmonaires vers les ordinateurs via la technologie Bluetooth permettant ainsi l’analyse des sons par d’autres médecins et conforter ainsi un diagnostic.