Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1949 le « Constellation » F-BAZN Paris-New York s’écrase entre le pic Varra et le mont Redondo sur l’île de Sao Miguel aux Açores. Tel est le fait brutal, tragique, irréparable dont l’annonce provoqua, à Paris et dans le monde entier une douloureuse et bouleversante émotion. Il n’y eu aucun survivant parmi les 48 passagers. Tout se passait normalement à bord, dix minutes avant l’accident. Le Constellation venait de signaler sa position et indiquait qu’il s’appretait à atterir sur l’aérodrome de Santa Maria aux Açores. L’opérateur reçut par radio les consignes pour l’atterissage et en accusa réception. Puis ce fut le silence, la fatalité interrompant tragiquement cette traversée. Parmi les victimes, Marcel cerdan, ex-champion de boxe « poids-moyen », en route pour rejoindre Edith Piaf sur New-York et reconquérir son titre de champion du monde perdu contre Jake La Motta quatre mois auparavant. C’est la fin de la carrière fulgurante d’un boxeur d’exception. Sa mort anéantira Edith Piaf terrassée par le chagrin qui ne se remettra jamais vraiment de cette tragédie. Outre Marcel Cerdan, on déplore parmi les disparus de ce vol la violoniste Ginette Neveu et le peintre Bernard Boutet de Monvel
C’est dans un cabaret de New-York que le 14 septembre 1949, un mois et demi avant le drame que Piaf interprètera pour la première fois l' »Hymne à l’amour » devant Marcel Cerdan l’homme qu’elle aimait. Par cette chanson bouleversante, Piaf proclame son amour à l’homme de sa vie. Elle ne pouvait savoir que quelques jours plus tard il trouverai la mort. Cet hymne à l’amour est certainement l’un ses plus belle chanson. Mais ce n’est que quelques mois plus tard, en mai 1950, que « la môme » Piaf gravera la chanson sur disque et que le public la découvrira.
Si un jour la vie t’arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m’importe si tu m’aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l’éternité
Dans le bleu de toute l’immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu’on s’aime
Dieu réunit ceux qui s’aiment
Né en Algérie le 22 juillet 1916 à Sidi-bel-Abès Marcel Cerdan, surnommé « Le bombardier Marocain » fut la terreur des rings dans les années 40. C’est à Casablanca qu’il grandi et qu’il conquiert le titre de champion de France des welters en 1938 contre Omar Kouidri. Puis le 3 juin 1939 c’est la consécration continentale ; Marcel Cerdan bat à Milan l’Italien Severio Turiello et devient champion d’Europe de la même catégorie. Il croise une première fois Edith Piaf à Paris à l’automne 1946 au Club des Cinq mais ce ne sera que deux ans plus tard en janvier 1948 que le boxeur l’invitera à diner. Edith Piaf, chanteuse aussi populaire que lui est alors en tournée au Versailles, l’une des boîtes les plus huppées de New York. C’est le coup de foudre entre le champion de boxe français et la chanteuse, bien que marié et père de famille il devient son amant. Cerdan poursuit son ascension et devient champion du monde des poids moyen le 21 septembre 1948, par arrêt de l’arbitre, en battant « Le Roi du K.O., Tony Zale . La france toute entière vibre à l’unisson de son champion de boxe et de son égérie, la « môme Piaf ». Le 16 juin 1949 il sera battu par Jake LA MOTTA surnommé « The Raging Bull » suite à une mauvaise fracture de la main. Alors qu’il allait rejoindre Édith Piaf à New York et tenter de récupérer son titre de champion du monde l’avion qui le transporte s’écrase aux Açores. La revanche prévue pour le 2 décembre 1949, n’aura jamais lieu. Ainsi est entré dans la légende l’amour du boxeur Marcel Cerdan et de la chanteuse de rues Edith Piaf.
