Le 14 avril 2010 c’est le chaos dans le ciel européen. Le volcan islandais Eyjafjöll, au repos depuis 1823 expulse en début de matinée des colonnes de fumée formées par une éruption sous-glaciaire. Cet immense panache volcanique de 9000 mètres de hauteur, composé de vapeur d’eau, de gaz volcaniques et de cendres est poussé vers l’Europe par les vents dominants; il se dirige rapidement vers l’Europe continentale et arrive dès le début d’après-midi dans le ciel norvégien. Les fines poussières qui le compose risquent d’encrasser les moteurs des avions et Oslo décide ferme son espace aérien. Dès le lendemain, dix autres pays décident d’interrompre également leur trafic aérien. En moins d’un mois, l’Europe est paralysée: plus de 100 000 vols seront annulés, bloquant plus de dix millions de voyageurs, il s’agit de la plus vaste fermeture de l’espace aérien depuis la seconde guerre mondiale. Il faudra attendre le 20 avril pour que le ciel se dégage peu à peu.
Ce volcan est recouvert par l’Eyjafjallajökull, une calotte glaciaire, et culmine à 1 666 mètres d’altitude. Seules quatre éruptions sont connues pour l’Eyjafjöll et la dernière s’est déroulée du 20 mars au 27 octobre 2010, après 187 ans d’inactivité. L’Islande a émis après cet évènement trois timbres (ci-dessus) dont les visuels reprennent les trois phases éruptive de ce volcan: fissurale et décentrée, sous-glaciaire phréatomagmatique et enfin strombolienne. Une fois encore l’innovation a été de mise car celle-ci vient du procédé d’impression offset contenant de la cendre trachyandésitique micronisée ( 3 microns ou moins) venant de l’éruption. La cendre trachyandésitique contient environ 60 % de silice et provenant de 7 km de profondeur et micronisée lors de la rencontre entre la couverture glaciaire et le magma chauffé à plus de 1.100 °C.
L’Islande est une île parsemée de volcans et de glaciers et est traversée de part en part par le rift médio-atlantique serpentant du Sud au Nord, au milieu de l’Océan Atlantique. Cette immense fracture de la croûte terrestre longue de 15 000 km sépare et écarte les plaques tectoniques Eurasie – Amérique du Nord à environ 2 cm/an. Eruptions volcaniques, tremblements de terre ainsi que glaciers ont forgés le relief et l’histoire de cette île située aux confins du cercle polaire. L’Eyjafjöll n’est donc qu’un volcan parmi tant d’autres en Islande. 130 volcans sont encore actifs dans ce pays qui en compte plus de 200, certains sont bien plus connus que l’Eyjafjöll mais ils sont aussi bien plus destructeurs ( le Laki, le Katla ou encore l’Hekla).