Le 23 janvier 1933 Jean Mermoz rallie Buenos Aires et ouvre l’Amérique du Sud à l’Aéropostale. C’est l’aboutissement d’un long raid aérien reliant l’Europe à l’Amérique du sud. Parti le 7 janvier 1933 de l’aérodrome de Paris-Le Bourget en France, Mermoz atterrira à Buenos Aires le 23 janvier à bord du trimoteur Couzinet (Arc en Ciel N°3): un trajet de 53h30 hors escales pendant lequel il traversera l’Atlantique Sud ( 3 178 km) le 16 janvier en 14 heures 27 minutes avec René Couzinet, père de l’Arc-en-Ciel pour passager. Parti de Saint-Louis du Sénégal à 4h55 du matin, il arrivera à Natal le soir même. La vitesse moyenne du vol sera de 203 km/h. L’Arc en Ciel va ensuite faire le vol Natal – Rio, puis Rio – Buenos Aires.
« Nous ne battons pas de record, nous ne sommes pas les héros de raids de grande envergure ; chaque jour, nous acheminons le courrier vers un point précis… », disait Jean Mermoz l’un des plus grand pionniers de l’aviation postale. De 1927 à 1933, l’Aéropostale exploita les lignes Toulouse-Dakar, puis Europe-Amérique du Sud. Jean Mermoz, Henri Guillaumet et Antoine de Saint-Exupéry en ont été les pilotes les plus connus.
Video: Jean Mermoz et l’Arc en Ciel.
Le monde entier peut suivre le vol grâce à la radio embarqué. Les télégrammes de félicitations pleuvent et l’enthousiasme est général. Mais cette tournée triomphale, qui aurait dû modifier le cours de l’histoire de l’Aéropostale ne portera pas ses fruits. Affaiblie par la crise financière de 1929, l’Aéropostale est absorbée en 1933 par la Société centrale pour l’exploitation de lignes aériennes, qui donnera naissance, le 30 août 1933, à Air France. Le 7 décembre 1936 Mermoz disparaitra prématurement au-dessus de l’Atlantique au large de Dakar en direction de Natal quelques heures après son décollage. « 10h47, coupons moteur arrière droit… », seront ses derniers mots en précisant plusieurs fois la position 11°08 Nord, 22°40 Ouest. Il allait avoir 35 ans. Entre 1930 et 1936, Mermoz aura effectué vingt-quatre traversées de l’Atlantique Sud.
A la suite de la disparition de Jean Mermoz à bord de la « Croix du Sud » (hydravion de type Latécoère 300) en 1936, le ministre de l’Air, Pierre Cot demande en janvier 1937 l’émission d’un timbre à l’effigie du pilote. L’administration postale émet deux timbres en taille-douce rotative: un 3F. lilas au profil de l’aviateur entre deux ailes d’oiseau, dû à Gabriel-Antoine Barlangue, et un 30c. vert gris (ci-dessus) et gravé par Henry Cheffer.
En 1936 est fêtée la centième traversée entre Saint-Louis du Sénégal et Natal au Brésil. Deux timbres sont émis à l’occasion. On peut voir l’itinéraire des lignes de l’aéropostale qui apparait sur la mappemonde en arrière plan sur un de ces timbres.
