Le 4 mars 1988, à quelques semaines de la fin de son premier septennat, le président de la République François Mitterrand inaugure la Pyramide du Louvre, nouvelle entrée principale du musée du Louvre à Paris. Cette prouesse technologique est érigée en un temps record. Edifiée par Ieoh Ming Pei architecte américain d’origine chinoise, elle ouvrira au public le 1er avril 1989. Cette grande pyramide d’acier et de verre occupe une surface à sa base de 1000 m2, s’élève à 21, 65 mètres au-dessus du sol et est constituée de 95 tonnes d’acier et de 105 tonnes de charpente en aluminium dissimulant des systèmes de régulation contrôlant les phénomènes de condensation. Elle est composé de 603 losanges et de 70 triangles de verre que l’on nettoie à l’aide d’un robot. Le verre a été traité pour limiter les effets de réflexion. Elle est entourée de trois répliques bien plus petites, et une cinquième pyramide, inversée cette fois, a été construire sous le Carrousel du Louvre. Sa base et celle des petites ainsi que leurs bassins ont été réalisés dans du granit noir de Bretagne. Le pavage de la cour, en pierre de Fontainebleau, reprend un projet du XIXème qui n’avait jusqu’à lors jamais été réalisé. Construite au milieu de la cour Napoléon du Louvre, elle constitue l’une de entrée du musée. La construction de la pyramide fait partie du projet du Grand-Louvre, qui a vu également la restauration de l’arc de triomphe du carrousel et l’extension du musée aux derniers bâtiments de la cour Napoléon. La Pyramide du Louvre s’inscrit dans une vaste perspective qui inclut l’arc de triomphe du Carrousel, le jardin des Tuileries, la place de la Concorde et l’obélisque de Louksor, les Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe et l’Arche de la Défense.
Au milieu de la cour Napoléon, la Grande Pyramide de verre contraste par sa modernité avec les façades de pierre sculptées de l’imposant édifice classique, mais s’intègre bien à l’ensemble.
La silhouette de cet édifice de verre couronne le Grand-Louvre, rénové et agrandi lors d’une opération d’envergure entreprise de 1981 à 1991, mais cette audace architecturale signée Pei a été en son temps l’objet de débats passionnés. L’opération était en effet très complexe: il s’agissait de construire au coeur de ce centre historique parisien, considéré par certains comme déjà « saturé d’architectures et d’histoire », un complexe moderne d’accueil, doté de tout les équipements techniques à la vie d’un musée moderne. Hier contesté, cet ouvrage de verre est devenu aux yeux des critiques, une des œuvres architecturales majeures du XXe siècle. Avec la Vénus de Milo et La Joconde, elle arrive à la troisième place parmi les œuvres les plus prisées des visiteurs du Louvre.