Le 5 mars 1974, l’Aerotrain 1-80 HV bat le record du monde de vitesse d’un véhicule terrestre sur coussin d’air. Imaginé par l’ingénieur français Jean Bertin ce train aéroglisseur atteint sur son monorail une vitesse moyenne de 417,6 km/h sur 3 kilomètres et effectue même une pointe à 430 km/h démontrant ainsi la viabilité de ce concept futuriste. Ce polytechnicien s’est distingué par des innovations notables dans l’aéronautique comme l’inverseur de poussée qui équipe les moteurs d’avion à réaction. « L’avion sans aile » comme il l’appelle est propulsé par un turboréacteur d’avion de ligne. Destiné à effectuer des liaisons rapides telles que Paris-Orléans, Orly-Roissy ou encore La Défense-Cergy ce bijou de technologie est brusquement stoppé sur sa lancée vers le succès. Les détracteurs de l’aérotrain et la concurrence de la SNCF qui au même moment travaille sur son TGV auront raison de ce projet futuriste. En effet le 17 juillet. 1974, à la surprise de tout les acteurs de ce projet le Gouvernement fait connaître sa décision de ne pas faire construire la ligne Défense-Cergy malgré les « performances et les qualités techniques remarquables de l’Aérotrain ». L’annonce par l’état un an plus tard, en septembre 1975 du lancement d’une voie ferrée « Train à Grande Vitesse » Paris-Lyon signera l’arrêt de mort de ce train aéroglisseur et les prototypes seront abandonnés sur la base d’Orléans. Jean Bertin ne survivra que peu de temps à cette grande déception, il en décédera le 21 décembre 1975.
Aérotrain , ce nom ne vous est certainement pas inconnu. A la fin des années soixante, ce train aéroglisseur fut à la veille de révolutionner les transports en commun. Premier aéroglisseur opérationnel au monde à être sustenté et guidé par coussin d’air, l’aérotrain venait s’inscrire fort opportunément dans une économie et une urbanisation en plein développement qui requiéraient de nouveaux moyens de transport pour desservir les zones fortement urbanisées, les nouvelles agglomérations, les aéroports de plus en plus éloignés et pour assurer des liaisons urbaines de haute densité. L’Aérotrain devait être le train de l’an 2000, mais il ne glissera qu’une douzaine d’année sur son rail de béton, parfois à plus de 400 km/h. Quinze ans avant le TGV, le pari de son créateur Jean Bertin était osé. En mars 1992, 18 ans après l’abandon du projet Aérotrain, le prototype 1-80 HV fut détruit dans un incendie.
Toutes ces années de recherches, d’essais, de réussites furent ainsi réduites à néant en quelques mois. Comme le paquebot France, ou le supersonique Concorde, l’Aérotrain fut un de ces mythes technologiques de la France créatrice. Dans les années 1970, on croyait encore au progrès technologique et l’on osait se lancer dans des solutions technologiques différentes.
